Après un premier album acclamé, qui a égayé la période de pandémie de plusieurs, l’auteur-compositeur-interprète acadien P’tit Belliveau sort aujourd’hui son deuxième album, Un homme et son piano. Entretien.
Pourquoi ce titre d’album?
C’est en raison de la manière dont j’ai créé l’album. Pour mes trois premiers EP, l’instrument principal avec lequel je débutais l’écriture de mes tracks était le banjo. Pour mon premier album, c’était half guitar, half banjo. Pour cet album icitte, c’est le piano, ou plutôt le clavier, qui est la source de la création de toutes les chansons. Et comme j’ai créé tout l’album tout seul dans ma chambre durant la pandémie, sauf pour l’ajout de quelques éléments par la suite, ça avait beaucoup de sens de l’appeler Un homme et son piano.
Comment définis-tu ton style de musique sur l’album?
J’estime que je fais de la country pop. Mon style, c’est comme si la country avait été mélangée avec la pop dans un alternate universe des années 1980. C’est le genre de musique que j’ai entendu toute ma vie à la radio communautaire dans mon coin de pays.
Est-ce important pour toi de représenter l’Acadie?
Je suis fier d’être Acadien bien sûr, mais je ne suis pas un activiste. La raison que je chante en acadjonne est que je suis acadjonne et que je ne sais pas comment parler autrement. Si je participe à rendre la culture acadienne plus connue, j’en suis extrêmement fier. Ça me touche beaucoup d’imaginer que ça puisse avoir cet impact, mais ça n’a jamais été la raison pour laquelle je fais tout cela. Je le fais parce j’adore la musique, j’en ai besoin pour survivre. Ce n’est pas un statement et je ne crois pas que ce soit bon d’avoir un standard pour les artistes acadiens qui leur mettrait de la pression ou leur imposerait des responsabilités.
As-tu un objectif avec ta musique?
Je veux que ma musique soit uplifting et rende les gens contents. Je vis une vie modeste, proche de la terre, à la campagne. C’est ça la vie pour moi et je crois que ce pourrait l’être pour davantage de personnes. Je pense que lorsqu’on vit une vie plus simple et qu’on se contente de moins, on est souvent plus heureux. À travers mes textes, j’espère amener des réflexions en ce sens. Quand tu vis la rat race tous les jours dans ta grind, t’as pas le temps de te poser des questions. Hopefully, je peux te planter une graine et t’inciter à réfléchir à ça… si tu as du temps dans ta soirée pour relaxer, drive around et écouter du P’tit Belliveau.
Comment as-tu vécu le grand succès de ton premier album en période de pandémie?
Tout a fermé juste après la sortie de l’album. Je n’ai même pas eu le temps de faire un seul show. J’ai trouvé dommage de ne pas pouvoir rencontrer mes fans. Ils sont très importants pour moi. C’est grâce à eux que je peux vivre de ma musique. J’interagis souvent avec eux sur Instagram, je réponds à chaque message, même que ça peut devenir de longues conversations. Certains sont maintenant des amis. Ça a été tough de manquer leur rencontre.
Qu’espères-tu avec ce deuxième album?
Je n’ai pas d’attentes particulières. C’est sûr qu’il y a une petite pression du fait que tout cet album a été réalisé alors que j’avais seulement la musique comme travail, tandis que durant la préparation du premier, j’avais d’autres day jobs en parallèle. L’important, pour moi, est de faire des chansons dont je suis fier. Ça me touche, bien sûr, si le monde aime l’album et s’il se vend bien, mais j’ai déjà fait le travail le plus important pour moi-même et mon esprit, qui est la création même de l’album.
As-tu hâte d’enfin partir en tournée?
Ça va être intense, on n’a jamais eu autant de dates de concerts si rapprochées. C’est beaucoup d’inconnu, mais je suis excité de rencontrer les fans. Ceci dit, je suis aussi quelqu’un qui aime être à la maison avec ma blonde et développer ma routine. Ça va être beau et émotionnel de voir tout le monde, mais aussi difficile d’être parti de la maison longtemps. Je suis donc à la fois excité et un peu inquiet.