Le premier tome des Élus Eljun, un manga 100% québécois, est disponible dès aujourd’hui sur les étagères des librairies.
Malgré ses origines québécoises, Les Élus Eljun ressemble à s’y méprendre à un manga fait au Japon. Pas seulement pour le style de dessins et le format de l’objet, mais également pour le sens de la lecture, qui se fait de droite à gauche.
Le Geekois craque les codes de la culture geek québécoise pour vous: bandes dessinées, littérature de l’imaginaire, cinéma de genre, jeux vidéo, jeux de société. C’est par ici.
Le seul indice que la bande dessinée n’est pas nippone? Le nom des deux créateurs!
À l’occasion de la sortie du premier tome, Métro rencontre l’illustrateur Sacha Lefebvre et l’auteur Jean-François Laliberté, principalement connus pour la série bédéesque U-Merlin, également publiée aux éditions Michel Quintin.
Résumé :
«Au cours d’un terrible affrontement, un groupe d’Élus est terrassé. Seule survivante, Ulfa part à la recherche de Revner qui, juste avant de mourir, a activé son pouvoir de réincarnation. Cinq ans plus tard, Revner est devenu berger et n’a plus aucun souvenir de son passé. Mais lorsque la quiétude de son village est menacée, le jeune homme rendosse son rôle de héros, sans se douter de la puissance qui sommeille en lui.»
Ce sont les éditions Michel Quintin qui vous ont demandé de créer un manga?
Jean-François Laliberté: «Oui! Lors du Salon du livre de Montréal en 2021, Michel Quintin a été frappé par la folie entourant le manga, constatant l’engouement et l’intérêt de ses yeux. Il nous a approchés pendant un souper et il nous a demandé si ça nous tenterait de faire un manga.»
Sacha Lefebvre: «C’était un drôle d’adon. Moi, mon style est très comic book américain, et pendant la pandémie, je me cherchais un peu, je voulais explorer autre chose. J’ai commencé à lire plus de mangas et à en dessiner. Donc, quand l’éditeur nous a fait cette proposition, on a sauté sur l’opportunité.»
Pourquoi avez-vous choisi de vous inspirer de la mythologie viking pour Les Élus Eljun?
S.L.: «J’étais déjà dans cet univers avec le jeu vidéo Assassin’s Creed Valhalla et le God of War qui s’en venait. En plus, les Vikings, c’est populaire, c’est le fun visuellement et stimulant, alors on a décidé d’explorer ce monde.»
Depuis 10 ans, les ventes de mangas ont explosé au Québec. Savez-vous ce qui explique ce phénomène qui s’est d’ailleurs accéléré pendant de la pandémie?
S.L.: «C’est sûr que Netflix est un gros joueur, puisque la plateforme a adapté en animés plusieurs mangas, comme Attack on Titan. Donc, quand tu en veux plus, tu te tournes vers les mangas.»
Doit-on s’attendre à une série-fleuve comme c’est souvent le cas pour les mangas ou êtes-vous restreint pour le nombre de tomes?
S.L.: «On veut plusieurs tomes, parce qu’on est des gros fans de batailles et de scènes d’action. Il y en a dans U-Merlin, mais on a juste 100 pages, donc si on met 90 pages de batailles, l’histoire va en souffrir. Avec les livres Eljun, on a presque 200 pages par volume, donc on peut s’en permettre. Tout dépend de la réception, mais on n’est pas limité à trois ou quatre volumes.»
J-F.L.: «On écrit un volume à la fois, mais on s’est donné un carré de sable et on a placé des éléments. Selon la réception, on va jouer là-dedans. Si l’éditeur nous dit d’arrêter à 10 tomes, on va s’arranger pour compléter l’histoire. Mais on a l’imaginaire pour facilement faire le double.»
Aimeriez-vous faire comme le mangaka montréalais Tony Valente et voir Les Élus Eljun être publié au Japon?
S.L.: «Ah mon dieu, oui! Publication au Japon, dessin animé, figurines, on veut tout! (rires) C’est inspirant de voir que pour Tony Valente, c’est un gros succès. Je rêve du jour où je vais pouvoir regarder le dessin animé des Élus Eljun.»
Sacha Lefebvre et Jean-François Laliberté seront à l’O-Taku Manga Lounge, situé sur la rue Saint-Denis, à deux pas de la station de métro Sherbrooke, le samedi 8 avril pour un événement de lancement et de dédicaces de 12h à 16h.