La crise sanitaire de la COVID-19 est loin d’être terminée à Montréal mais certains gestes des derniers jours laissent entrevoir une improvisation de l’administration Plante ainsi qu’une gestion autoritaire.
En ce moment, ce dont les Montréalais auraient besoin est une ville propre, des nids de poule réparés, des poubelles vidées régulièrement dans les parcs, un nettoyage des rues décent, le masque obligatoire et une meilleure surveillance policière au service de toutes et tous. Les citoyens voudraient des services municipaux de base ainsi que des trottoirs et des rues réparés.
Ce n’est peut-être pas le moment idéal pour réécrire l’histoire de la Ville de Montréal en ignorant le fait français dans la métropole (je fais référence à la vidéo de la Ville lors de la Fête des Patriotes) ou encore pour imposer la communication épicène à ses fonctionnaires municipaux.
Sur la question du transport, la Ville a agi trop rapidement sans consulter dans l’arrondissement de Rosemont-La Petite Patrie, en donnant à peine quelques heures à la Société de développement commercial (SDC) locale pour réagir à un plan de fermeture partiel… le vendredi soir.
Ce plan proposait la fermeture totale du boulevard St-Laurent pour les voitures, sur une partie importante dans La Petite Italie. Une fausse bonne idée. Pourquoi? Essentiellement parce le plan reposait sur la pensée magique. Ce n’est pas vrai que la circulation automobile allait disparaître et que renvoyer les conducteurs sur St-Denis ou l’avenue du Parc allait régler le tout. On savait très bien ce qui allait arriver : les petites rues résidentielles autour auraient été envahies rapidement pour le stationnement et par le trafic.
Que s’est-il passé alors? Il y a eu une levée de bouclier de la part des commerçants de la Petite-Italie, comme le commerce Milano par exemple. La SDC a ensuite renié l’accord qui lui avait été imposée à la dernière minute par le maire de l’arrondissement, François-William Croteau. Le maire a dû reculer lundi, à son grand regret.
Cet épisode est symptomatique de la rigidité de Projet Montréal et de l’administration de la mairesse Valérie Plante. Il s’agit d’un gouvernement municipal idéologue qui érige en règle le rejet de la voiture et des automobilistes, qui seraient la source de bien des maux en Ville.
Je n’ai rien contre les autos. Je possède une voiture hybride pour moins polluer. J’ai un vélo. Et j’utilise le transport en commun 90% du temps (métro et autobus) pour me déplacer. Lorsque je vais à Québec, ma ville natale, je prends le train ou le bus.
Ailleurs en ville, on a profité de la crise de la COVID-19 pour fermer une grande partie de la rue Masson, de la rue Beaubien, et bientôt de la rue de la Commune dans le Vieux-Port, sans compter bien d’autres avenues. Des corridors sanitaires ont été ajoutés, ce qui est une bonne chose.
On a aussi doublé la largeur de certaines pistes cyclables en réduisant de moitié les voies automobiles comme par exemple sur la rue Rachel Est, dans Rosemont, où les bus 97 et 25 ne pourront plus passer cet été.
Je comprends l’idée mais le fait est que la crise de la COVID-19 amènera au cours de prochains mois de plus en plus de Montréalais à utiliser leur voiture en raison du risque de contamination dans les transports publics. Le trafic ne va pas disparaître.
Et cela, il ne faut pas l’oublier.
La Ville de Montréal doit représenter tous ses contribuables sans exception, et ce sans oublier
les automobilistes.
Patrick White, résident de Rosemont et journaliste