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Débats

Les grèves à la STM expliquées en 3 minutes

La station de métro Place-Saint-Henri, sur la ligne orange.

Je pense que ce que tout le monde retient des grèves à la STM, c’est que ça fait chier. On a tous vu les histoires d’horreur de gens qui peinent à se déplacer. Pour ma part, j’ai eu la malchance de me blesser au dos dès le déclenchement, alors je suis pris à prendre ma voiture au lieu de me déplacer à vélo. J’aurais pu prendre le métro, mais c’est plus vraiment faisable…

Mais vous êtes pas ici pour m’entendre chiâler. Vous êtes ici parce que vous voulez mieux comprendre ce qui se passe. Alors voici le résumé du conflit – ou plutôt DES conflits – à la STM, en plus ou moins 3 minutes:

Grève numéro 1: les employés de l’entretien

  1. C’est la longue grève qui nous empêche d’utiliser le métro et les autobus en-dehors des heures de pointe.
  2. La STM veut augmenter la sous-traitance pour la fabrication et la réparation de pièces afin de sauver de l’argent.
  3. Évidemment, le syndicat ne veut rien savoir de ça parce que ça pourrait mener à des coupures de postes à l’interne.
  4. La STM veut aussi augmenter le travail de nuit, puisque c’est à ce moment-là que la majorité des autobus et des trains de métro sont à l’arrêt.
  5. Les travailleurs n’en veulent pas parce que le travail de nuit, ça fait chier.
  6. Le syndicat veut rattraper l’inflation malade de 2021-2023, alors qu’ils avaient une convention collective qui limitait l’augmentation de leurs salaires à 2% par année.
  7. La STM répond FAT F**KING CHANCE parce que les salaires sont déjà plutôt bons comparés au marché. Elle offre 2% encore, avec la possibilité d’atteindre 2,5%.

Une minute de faite. On poursuit.

Grève numéro 2 : les chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro

  1. C’est la grève qui paralysera complètement le réseau les 15 et 16 novembre. Pas de métro, pas d’autobus, point. Seulement du transport adapté.
  2. Les syndiqués veulent plus d’argent, toujours pour rattraper l’inflation de 2021-2023. La STM leur dit non à eux aussi.
  3. Les syndiqués veulent des horaires de travail plus stables.
  4. La STM veut la latitude d’imposer des horaires variés pour répondre à la demande de service.
  5. Il y a aussi des irritants un peu weird à régler. Du genre t’es obligé de laisser l’autobus à l’extrémité de la ville à la fin de ton shift, mais tu dois te débrouiller tout seul et à tes frais pour revenir à ton point de départ pour prendre ton char et rentrer à la maison.

Une minute quarante-cinq (mettons). Lâchez pas!

Deux grèves dont vous n’avez pas encore entendu parler

  1. Deux autres syndicats de la STM pourraient entrer en grève : celui représentant le personnel de bureau et celui représentant les professionnels (ingénieurs, architectes, etc.).
  2. Dans les deux cas, les salaires et le recours à la sous-traitance sont aussi les principaux points d’achoppement.
  3. Le syndicat du personnel de bureau s’est doté d’un mandat de grève au printemps, mais ne l’a pas encore utilisé. Les professionnels ont menacé de faire la même chose si la médiation ne fonctionne pas.

Deux minutes quinze secondes franchies!

Pourquoi on frappe un mur?

  1. Toutes les conventions collectives sont échues depuis janvier 2025.
  2. La STM a peu d’options. Elle doit couper 100 M$ d’ici les trois prochaines années. Difficile de le faire sans sous-traitance et en gonflant les salaires.
  3. Le gouvernement vient de se doter d’une loi qui lui permettra d’intervenir dès le 30 novembre pour imposer l’arbitrage. Un arbitre peut imposer une entente entre les parties.
  4. La CAQ est plutôt sympathique à la position de la STM. L’ancienne ministre des Transports a même proposé la sous-traitance.
  5. Les grèves sont très impopulaires. Les critiques viennent du communautaire, du monde des affaires, du monde de la culture, des usagers et du monde de la santé.
  6. Il est difficile pour les syndiqués d’avoir l’appui de la population alors que leurs salaires sont supérieurs à la moyenne des usagers. Genre 85 000$ par an pour un mécanicien ou 120 000$ par an pour un chauffeur quand tu tiens compte du temps supplémentaire.
  7. Bref, la STM peut bien se permettre d’attendre. Le gouvernement va finir par intervenir.

Voilà, ça fait trois minutes. Ça fait pas mal le tour!

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