Entrepreneuriat

La pandémie fait peur aux magasins d’Halloween

Devanture de la boutique Giggles

Halloween est normalement la période la plus achalandée de l’année pour les magasins comme la boutique de fête Giggles de LaSalle.

La chose la plus effrayante à propos de cette Halloween, c’est à quel point elle sera calme. Cela est particulièrement vrai pour les magasins de costumes et les détaillants éphémères dont les ventes ont chuté en raison des restrictions gouvernementales.

Même si le gouvernement du Québec n’a pas annulé la traditionnelle chasse aux bonbons, les parents sont naturellement inquiets à l’idée d’envoyer leurs jeunes enfants dans la rue le 31 octobre.

Les magasins spécialisés en souffrent

Et avec l’annulation des grandes fêtes d’Halloween dans les boîtes de nuit et les bars, beaucoup choisissent de célébrer la soirée à l’intérieur (ou pas du tout). Les entreprises qui comptent sur des ventes élevées à cette période de l’année ressentent le pincement financier.

Chez Oya Costumes, l’Halloween est généralement la période la plus achalandée de l’année. Dernièrement, cependant, les affaires n’ont pas été comme d’habitude.

«Nous espérons une remontée à l’approche du 31, mais nous ressentons le coup», a déclaré Faten Hodroge, propriétaire du magasin de Verdun. «Et ce n’est pas seulement nous. Nous souffrons tous. »

La boutique se remet encore des conséquences d’un été lent qui est traditionnellement rempli de clients à la recherche de costumes élaborés pour des événements majeurs tels que Comic-Con et Osheaga. L’Halloween représentant environ les trois quarts de ses revenus annuels, elle espérait une petite remontée. Mais à mesure que la date approche, ce sentiment d’espoir semble de moins en moins atteignable.

Heureusement, la propriétaire note que ses costumes pour enfants se vendent rapidement, car les parents déguisent toujours leurs enfants pour l’école.

«Mais bien que les affaires pour les enfants aient été aussi fortes que les années précédentes, cela ne compense pas totalement le fait que nos ventes pour les adultes ont baissé de plus de 50%», a-t-elle expliqué.

Oya Costumes n’est pas la seule entreprise à connaître une forte baisse de ses ventes.

«Les magasins comme le mien comptent sur Halloween», a déclaré Marc Choran, propriétaire de la boutique de fête Giggles. «Je n’aurais jamais pensé que la pandémie nous toucherait autant qu’elle l’a fait.»

M. Choran ouvre habituellement quatre boutiques éphémères dans la ville, en plus de son emplacement principal à LaSalle. Mais cette année, il n’en ouvre qu’un seul.

Pendant ce temps, Au Bal Masqué de Lachine se débrouille, ne serait-ce que grâce au soutien des résidents locaux.

«Notre boutique est profondément ancrée dans le quartier», a déclaré la copropriétaire Janie St-Pierre. «Nous sommes ici depuis des années et nous entretenons des liens étroits avec nos clients. Sans eux, je ne sais pas où nous serions.»

À l’approche du grand jour, Mme St-Pierre est convaincue que les gens vont malgré tout célébrer en dépit des restrictions. En fait, beaucoup de ses clients se préparent pour des fêtes costumées virtuelles et des séances photo à domicile.

Les gens sont résilient. Ils trouvent toujours un moyen de tirer le meilleur parti d’une situation.» – Janie St-Pierre, copropriétaire de la boutique Au Bal Masqué.

Selon les dernières données, ceux qui célèbrent Halloween dépensent dans les magasins en moyenne 52$ en costumes, 43$ en décorations et 77$ en assistant à une fête. En 2015, les Canadiens ont dépensé environ 1 milliard de dollars en achats liés à l’Halloween.

Amazon

Pour beaucoup de ces magasins, la pandémie ne fait qu’amplifier la concurrence amorcée par Amazon, où les prix sont souvent moins chers et les articles peuvent être expédiés gratuitement en quelques jours. Alors que de plus en plus de consommateurs se tournent vers les achats en ligne, les petites entreprises comme Oya Costumes ont du mal à suivre.

«Nous avons toujours l’impression que c’est une concurrence déloyale parce que nous ne sommes pas sur un pied d’égalité», a déclaré Mme Hodroge. «C’est comme une fourmi en compétition avec un éléphant.»

La propriétaire souligne que le géant du Web a été «très destructeur» pour son industrie, car il peut se permettre de vendre des produits à des prix inférieurs à leur coût pour empêcher les petites entreprises de prospérer sur le marché.


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