Reprendre le travail après un congé parental, une absence pour cause de maladie, une année sabbatique ou un long voyage est parfois aussi excitant qu’effrayant. Deux experts partagent leurs conseils pour regagner le monde professionnel en douceur.
Que l’interruption ait été voulue ou non, la joie de relever des défis stimulants et de récupérer son identité professionnelle se bute souvent contre l’appréhension de ne pas être à la hauteur lorsque vient le temps de mettre de nouveau les pieds au bureau.
Cependant, il faut faire attention de bien gérer ses attentes et de faire preuve de patience! «C’est un marathon, mais les gens l’abordent parfois comme si c’était un sprint», résume Mathieu Guénette, directeur des services professionnels chez Brisson Legris, une firme qui se spécialise notamment dans la gestion de carrière.
Le retour au travail doit être vécu comme une transition. «C’est normal que les deux ou trois premiers mois soient un peu plus difficiles et fatigants, souligne Nathalie Martin, présidente d’Enjeux Carrière, qui propose de l’accompagnement en gestion et en transition de carrière. Il faut l’accepter et se donner le temps de retrouver une routine.»
Ne pas vouloir impressionner à tout prix
Ajuster ses attentes et se fixer des objectifs raisonnables est essentiel, autant pour le salarié que pour l’employeur. D’où la nécessité de communiquer à ce sujet avec son gestionnaire pour éviter les malentendus. Plutôt que de mettre la barre trop haut en voulant accomplir des tâches ambitieuses dès le départ, Mathieu Guénette recommande de miser sur des projets courts et directement liés à ses compétences. «Remporter de petites victoires rapides est bon pour l’image de soi et pour celle qu’on renvoie», explique-t-il.
Les mois passés loin du monde professionnel transforment souvent la personne qui s’est absentée. Devenir parent, partir au bout du monde, survivre à un cancer ou encore réaliser une traversée du désert n’a pas que des répercussions sur la sphère personnelle. «C’est une transformation qui se poursuit après le retour au travail, ajoute le spécialiste. Il faut donc rester à l’écoute de soi-même et se montrer authentique, avec soi comme avec les autres. Même si on a peur de décevoir, il vaut mieux savoir dire non et respecter ses capacités, ses aspirations…»
Éviter de rester seul
Plutôt que d’être obnubilé par ses performances, c’est donc l’intégration dans le milieu de travail qu’il faut privilégier. «On a tendance à se concentrer sur l’opérationnel, remarque Mathieu Guénette. Or, il est aussi important de passer du temps avec les autres employés pour se mettre à jour.» S’appuyer sur ses collègues permet aussi d’obtenir de la rétroaction sur son travail, mais aussi du soutien. Cela est particulièrement bénéfique pour ceux qui ont été amenés à s’éclipser pour s’occuper de leur bébé ou pour soigner une maladie.
Si la reprise du travail génère trop d’anxiété ou se passe mal, il ne faut pas hésiter à consulter un spécialiste de l’accompagnement professionnel.