De plus en plus de formations courtes de quelques crédits se greffent aux programmes des collèges et des universités.
Preuve de leur popularité, HEC Montréal, qui offre déjà 14 microprogrammes, en proposera bientôt 24 autres. La tendance de l’heure serait-elle aux formations courtes? «Une croissance de l’offre et de la demande en formations courtes se dessine clairement», répond Michel Lemay, directeur, recrutement étudiant et promotion des programmes d’études, à HEC Montréal.
Alors que 14 de ses microprogrammes de 15 crédits déjà existants sont de deuxième cycle, l’école de gestion vient d’en créer 24 pour le premier cycle. Ceux-ci devraient être présentés vers la fin du mois sur le site web de l’institution et commenceront à être offerts à la session d’automne 2017.
«Le marché de l’emploi évolue, et plusieurs domaines de spécialisation ou de micro-spécialisation se développent, surtout en gestion», explique M. Lemay. En choisissant une formation courte, il est possible d’acquérir des compétences clés bien ciblées et obtenir une attestation d’études à ajouter au curriculum vitae très rapidement. «Ces formations répondent à des besoins pointus à court terme», ajoute le directeur du recrutement étudiant de HEC Montréal.
Et, selon lui, ces programmes de quelques crédits ne cannibalisent pas les formations longues. «Généralement, les gens qui les choisissent ne se seraient pas engagés dans des études de baccalauréat ou de maîtrise», dit-il. Plusieurs étudiants sont déjà des professionnels qui veulent acquérir rapidement des outils et des connaissances spécifiques en développement organisationnel, gestion de conflit, mobilisation, recrutement, gestion du changement ou analytique d’affaires, par exemple. Ces formations sont aussi très intéressantes pour les immigrants, ajoute Michel Lemay.
«L’attestation d’études des microprogrammes est un document très prisé par les nouveaux arrivants ou les gens qui ont étudié dans d’autres pays et qui cherchent une forme de validation de leurs compétences, fait valoir Michel Lemay. Ils apprennent par le fait même comment travailler en équipe chez nous, présenter une idée, défendre des arguments, prendre des décisions – toutes des choses influencées par notre culture.»
L’avenir est-il donc aux formations courtes? «Je n’irai pas jusque-là, car ces formations ne sont pas pour tout le monde, et les formations longues auront toujours leur raison d’être, mais je pense que les formations courtes ouvrent une porte très intéressante à des gens qui n’auraient pas considéré des formations longues, répond
M. Lemay. On va clairement chercher une nouvelle clientèle.»
Témoignage
D’une formation courte à une formation longue Une formation courte peut aussi paver la voie à une formation longue. Indécis quant à son choix de carrière, Jonathan Delarosbil a complété un diplômé d’études professionnelles (DEP) en soudage-montage d’un an à temps plein dans une école privée pour décider ensuite de poursuivre ses études en génie à Polytechnique.
Aujourd’hui ingénieur mécanique, il juge que la combinaison de ses deux formations est un atout pour lui.
Quel est l’avantage d’avoir fait un DEP avant vos études universitaires?
J’ai appris un métier reconnu et recherché en un an et j’ai pu travailler dans ce domaine tout de suite, tout en continuant mes études. J’ai aussi acquis des connaissances manuelles et techniques que peu de gens ont et qui m’aident dans mon travail de tous les jours.
Cette combinaison DEP-bac est-elle un atout dans votre CV, selon vous?
Absolument. Ça m’a clairement aidé à décrocher mon premier emploi en sortant de l’université, qui combinait très bien mes deux expertises. Mes connaissances en soudure m’aident aussi beaucoup dans mon emploi actuel. C’est vraiment un atout pour moi de connaître autant les matériaux et de savoir les manipuler.
