Mobile, au design hyper moderne, non obligatoire… À quoi pourrait ressembler l’école idéale? Tour d’horizon d’écoles pas comme les autres, étonnantes et audacieuses.
Belles
Pour l’architecte québécois Pierre Thibault, l’espace, l’environnement d’apprentissage est aussi important que le contenu enseigné. Un lieu créatif, beau, inspirant, qui donne envie aux élèves d’y passer du temps tous les jours. Voilà ce que la firme Taktikdesign a mis en application dans sa collaboration avec le Collège et l’Académie Sainte-Anne, dans l’ouest de Montréal. Les architectes allemands de la firme Baupiloten ont adopté la même approche lorsqu’ils ont rénové l’école Erika Mann, à Berlin. On entre dans une salle par un trou de souris, on joue, on étudie, ou on se repose dans des espaces suspendus en plein corridor… La qualité de l’environnement jouerait sur la créativité, croient les architectes, et serait ainsi un élément essentiel de l’école idéale.
Sans notes ni sanctions
À l’école primaire et secondaire Kirkkojärvi d’Espoo, en Finlande, les élèves apprennent les matières traditionnelles, mais aussi la couture, la cuisine, le travail du bois et du métal… Il n’y a pas d’examens notés, pas de punition, pas d’inspection pour les enseignants non plus. On mise sur le dialogue pour résoudre les problèmes, et on intègre les élèves dans la solution. Les repas sont partagés entre élèves et professeurs parce qu’ils sont considérés comme des moments propices à la transmission du savoir. Le système scolaire finlandais mise sur l’épanouissement personnel des élèves, leur autonomie et leur capacité à bien vivre ensemble. Trop grano pour être beau? Pas si on se fie au niveau académique des Finlandais, en tête du classement PISA (méthode d’évaluation des systèmes éducatifs des pays membres de l’OCDE) depuis 2009.
Non obligatoire
À la Brooklyn Free School, les élèves de 6 à 18 ans ont le contrôle sur leur éducation. Ils participent activement aux décisions de l’école et disposent d’une grande liberté dans leur horaire. Ils choisissent leurs classes, y vont s’ils ont envie. Ni sanctions ni évaluations. Relevant du mouvement des Free Schools, qui connaît un nouvel élan aux États-Unis, cette école new-yorkaise fait évidemment débat. Avec tant de liberté et si peu de structure, les élèves apprennent-ils vraiment? Il y a le pour, et il y a le contre!
Aventurière
Pour celles qui s’ennuient en classe, la Traveling School propose à des filles de 15 à 18 ans de conclure leur secondaire par un semestre au bout du monde, sac au dos. S’immerger dans une culture méconnue, acquérir débrouillardise et confiance en soi, apprendre une langue étrangère, développer des habiletés sociales (la vie en groupe 24 heures sur 24 pendant 6 mois comporte son lot de défis) : autant de raisons de tenter sa chance. Gros bémol à cette école «idéale» : avec des frais semestriels de 30 000$US, elle ne l’est que pour une minorité de privilégiés.
Sans murs
À Tokyo, une école conçue par l’architecte Takaharu Tezuka ne dispose d’aucune cloison et est construite selon un modèle circulaire. Les enfants tournent en rond à leur guise, ce qui permet de laisser ceux qui veulent quitter le cours s’en aller sans crainte : ils finissent par revenir s’asseoir devant l’enseignant! L’absence de murs et la structure circulaire stimuleraient la créativité des élèves.
Mobile
Dans certains pays, l’école idéale est celle qui va jusqu’à l’élève, plutôt que l’inverse. Ainsi, en Inde, les Trains Platform Schools permettent à des enfants défavorisés d’accéder à l’école. L’initiative a été lancée en 1985 par l’enseignante Inderjit Khurana, qui rencontrait trop d’enfants quêtant sur le trajet qu’elle faisait quotidiennement en train pour se rendre à son école. Puisque c’est dans des trains qu’ils passent le plus clair de leur temps, c’est là que l’école devrait être! s’est-elle dit.
Au Bangladesh, c’est à bord de bateaux que des dizaines de milliers d’enfants accèdent au savoir. Les Floating Schools pallient ainsi en partie les effets dramatiques des inondations qui dévastent périodiquement certaines régions du pays.
NDLR: C’est bien à la firme Taktikdesign que doit être attribuée la réfection de l’Académie et du Collège Sainte-Anne, et non pas à l’architecte Pierre Thibault, comme nous l’avons écrit par erreur dans une première version de ce texte et dans notre édition imprimée. Nos excuses.