On ne change pas de carrière comme on change de chemise! Choisir une nouvelle profession est un grand bouleversement, mais la prise de risque en vaut généralement le coup… à condition de s’y préparer adéquatement.
Les motivations
«Il faut d’abord connaître la raison qui pousse à souhaiter ce changement», indique Érick Beaulieu, conseiller d’orientation en cabinet privé et à l’Université de Montréal. Il y a ceux qui n’ont jamais aimé ce qu’ils faisaient. Leur défi est justement de trouver ce qu’ils aimeraient. Il y a ceux qui ont dû surmonter un obstacle au travail, tel un burn-out. Ces derniers doivent découvrir ce qui ne convient pas : le travail ou le milieu. Et il y a ceux qui ont tout simplement besoin de nouveaux défis.
L’heure des bilans
Marie-Pierre Delarue, conseillère d’orientation du Carrefour Jeunesse-Emploi Bourassa-Sauvé, suggère de faire un bilan de compétences afin d’établir les bases sur lesquelles reconstruire. La connaissance de soi est essentielle, affirme-t-elle. «Même si la personne a une idée de ce qu’elle veut faire, il faut qu’elle soit capable de faire le lien entre la façon dont elle se définit et ce qu’elle vise comme travail», explique-t-elle.
M. Beaulieu propose de faire un bilan d’expérience afin de départager tâches et conditions. «Le travail, c’est une connexion aux tâches; si je ne travaille que pour le salaire, cela ne fait que compenser un vide, indique-t-il. Il faut commencer par voir jusqu’à quel point il y a eu de la satisfaction dans les tâches et si on peut extrapoler des compétences transférables.»
L’exploration sur le terrain
À la suite de ce travail sur soi vient l’exploration des choix. Les centres de documentation peuvent être utiles aux recherches. Cependant, cette démarche théorique doit être complétée par une partie pratique : rencontres exploratoires avec des professionnels, journées porte ouverte dans les institutions scolaires, etc.
«Les stages d’observation demeurent LA meilleure façon d’explorer le marché du travail, précise Mme Delarue. Cela permet de confronter sa réalité personnelle aux exigences du marché du travail.» Les horaires conviennent-ils? Un retour aux études s’impose-t-il? Si oui, pourra-t-on financer le projet? Autant de questions à considérer avant d’arrêter son choix.
Heureusement, il existe de nombreuses ressources d’aide. Les conseillers d’orientation (en institutions scolaires, en cabinets privés ou dans les carrefours jeunesse-emploi) aident à faire le cheminement et connaissent les programmes d’aide. «Il n’y a jamais de garantie lorsqu’on fait un choix de carrière, affirme M. Beaulieu. Il faut s’assurer d’y avoir réfléchi sous toutes les coutures.»