Selon l’étude produite par Jason Gilmore, Tendances du taux de décrochage et des résultats sur le marché du travail des jeunes décrocheurs, la situation de ces derniers sur le marché de l’emploi est déplorable. L’étude nous apprend d’abord que presque un décrocheur sur quatre a expérimenté le chômage lors de la dernière récession.
Pour citer l’étude, au pire du ralentissement, soit en 2008-2009, le taux de chômage des décrocheurs a atteint 21,3 %. Au début de la reprise, en 2009-2010, il a même augmenté à 23,2 %. Pendant ce temps, le taux de chômage des finissants du secondaire passait de 10 % en 2008-2009 à 11,9 % en 2009-2010. La comparaison avec les diplômés du collégial aurait été encore plus désavantageuse.
On y apprend également que les décrocheurs employés à temps plein gagnent, en moyenne, 70 $ par semaine de moins que leurs collègues diplômés du secondaire, soit 551 $ comparativement à 621 $. Pourtant, les décrocheurs travaillaient, en moyenne, une heure de plus par semaine, soit presque 40 heures. Rappelons que le salaire moyen pour l’ensemble des travailleurs au Canada dépasse les 820 $.
Je rencontre plusieurs de ces jeunes qui désirent raccrocher alors qu’ils ont 28 ou même 30 ans. Il leur a fallu tout ce temps pour se rendre compte que, sans un diplôme en poche, ils demeureraient toujours confinés à des emplois mal rémunérés et qui sont souvent éliminés dès que leur employeur connaît des difficultés. Jeunes, ils avaient hâte de quitter l’école pour se frotter à la vraie vie et au marché du travail. Aujourd’hui, ils regrettent leur précocité et se demandent en soupirant pourquoi ils ne sont pas restés plus longtemps sur les bancs d’école.
Heureusement, les nouvelles ne sont pas toutes mauvaises. Ainsi, l’étude nous apprend que le taux de décrochage a diminué dans l’ensemble du Canada depuis le début des années 1990, passant de 16,6 % à seulement 8,5 % aujourd’hui. C’est une belle performance même s’il reste bien du chemin à faire, car c’est encore trop considérant les pénuries de main-d’ouvre qualifiée qui s’annoncent.
Mais malheur, le Québec est la province où le taux de décrochage est encore le plus élevé, à 11,7 %. Seuls les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et le Nunavut présentent des taux de décrochage plus élevés, variant entre 15 % et 30 %. Cela signifie aussi que les canadiens anglophones nous font manger leur poussière sur le plan de la réussite scolaire. Nous devons donc tous accorder plus de valeur à l’éducation de nos jeunes, sinon ils n’auront pas accès à de bons emplois plus tard.