Certains ont de la chance : la formation qui leur convient présente aussi de bonnes perspectives d’emploi. D’autres ont plutôt l’impression que les formations qui les intéressent les condamnent au chômage. Que faire alors? Troisième de quatre chroniques sur la gestion de sa formation.
Si vous avez toujours rêvé de devenir ingénieur, pour vous, le choix de formation est simple. Il est facile de trouver un emploi dans ce domaine et de s’y maintenir. De mémoire de conseiller d’orientation, les perspectives d’emploi en génie ont toujours été excellentes (sauf en génie civil dans les années 1990). On pourrait dire de même de ceux qui ont envie de devenir médecin généraliste, dentiste, actuaire ou qui rêvent d’autres professions pour lesquelles la demande est forte.
Mais que se passe-t-il lorsque vos intérêts vous mènent plutôt vers les sciences sociales ou les lettres, des domaines dans lesquels les perspectives d’emploi sont faibles? Devriez-vous alors choisir une autre formation qui ne vous intéresse pas, mais qui présente de meilleures possibilités? Ou devriez-vous suivre vos penchants légitimes et mettre de côté, pour l’instant, vos préoccupations face à l’emploi ?
Bien des jeunes sont confrontés à ce dilemme et ne savent pas trop quoi faire. Intuitivement, ils savent qu’un double danger les guette. Choisir une formation en faisant fi des perspectives d’emploi peut résulter en une insertion difficile sur le marché de l’emploi et en une entrée dans la vie adulte retardée. D’un autre côté, se retrouver dans une «job» pour laquelle on n’a aucune affinité est aussi dangereux. La dissonance ente sa personnalité et les tâches de l’emploi peut en effet conduire à la dépression et à l’épuisement professionnel.
Comment faire face à ce dilemme? D’abord, il faut éviter de devenir cynique. Un cynique est celui qui refuse d’agir et qui blâme pour ses malheurs la société, le système d’éducation, le capitalisme et quoi encore. Certes, il y a de la place pour l’analyse sociale constructive, mais il ne faut pas confondre cynisme et esprit critique.
Ensuite (et encore une fois), choisissez le métier ou la profession qui vous intéresse avant de choisir la formation appropriée. Si vous vous rendez compte qu’aucune formation ne vous permettra d’acquérir toutes les compétences requises pour le boulot choisi, admettez simplement cette limite et allez ailleurs acquérir les compétences manquantes, grâce à l’expérience.
Pendant vos études, vous pouvez acquérir de l’expérience au moyen d’activités étudiantes. Combien de ceux qui travaillent aujourd’hui en communication ont fait leurs premières armes à la radio ou au journal étudiants? Vous pouvez aussi acquérir des compétences en faisant du bénévolat, sur le campus ou dans la communauté. Les emplois à temps partiel, même s’ils ne sont pas toujours liés à votre domaine d’études, peuvent vous aider à développer des habiletés recherchées.
Vous devriez en fait conserver un journal de vos activités, en formation ou ailleurs, et un descriptif des compétences qu’elles vous ont permis d’acquérir. Cela se nomme un portfolio et ce sera le sujet d’une autre chronique.