La semaine dernière, la Fondation de l’entrepreneurship et la Banque de développement du Canada dévoilaient les résultats d’un sondage sur le dynamisme entrepreneurial. Un échantillon de plus de 10 000 personnes a été interrogé en mars dernier pour découvrir combien d’entre elles avaient l’intention de démarrer une entreprise, combien avaient déjà amorcé leurs démarches et combien étaient déjà devenues propriétaires de leur propre affaire.
Alors que l’entrepreneuriat semble bien se porter au Canada, les résultats semblent refléter un dynamisme plus faible au Québec. Dans l’ensemble des provinces, le Québec se classe bon dernier pour le nombre de répondants ayant l’intention d’entreprendre (6,9 %) et pour le nombre de propriétaires d’entreprise (5,1 %). Il se plaçait au 3e rang pour la proportion de personnes en voie de créer leur entreprise (3,1 %).
La même semaine, le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation dévoilait une autre étude sur le renouvellement entrepreneurial au Québec. Cette dernière nous apprenait qu’en 2018, nous compterons 25 200 entrepreneurs de moins, en raison de la retraite de 55 000 d’entre eux, alors qu’il n’y aura que 29 800 nouveaux patrons pour les remplacer.
Il serait possible de ne voir là qu’une autre pénurie de main-d’ouvre parmi toutes celles qui nous guettent. Pourtant, celle-ci est particulièrement menaçante puisqu’il est probable que plusieurs entreprises fermeront leurs portes par manque de relève entrepreneuriale, mettant ainsi à pied des milliers d’employés. Tous ces intervenants déclaraient donc d’une même voix qu’il fallait raviver le dynamisme entrepreneurial au Québec. C’est évidemment une bonne idée, mais qui se bute à la réalité toute simple que la fibre entrepreneuriale n’est pas donnée à tous.
La recherche montre clairement que ceux qui réussissent à démarrer et à faire grandir une entreprise possèdent un type de personnalité particulier. Entre autres caractéristiques, ils adorent les défis, possèdent une habileté naturelle à influencer les autres ainsi qu’une grande confiance en leurs capacités. On reconnaît aussi chez eux leur esprit compétitif, leur détermination et leur désir d’obtenir des résultats concrets. Ils désirent aussi exprimer leur créativité et leur personnalité par leur projet d’entreprise, une motivation souvent aussi importante que le désir de gagner des sous.
Si on désire augmenter le nombre d’entrepreneurs, il est possible de les former. Les HEC offrent par exemple un certificat en création d’entreprise. L’ASP en Démarrage d’entreprise, offerte dans les commissions scolaires, attire également les futurs bâtisseurs d’entreprises de fabrication, de construction ou de services techniques. Néanmoins, le profil est ici plus important que la formation, et sa présence devrait être évaluée au départ. Sinon, il y a de bonnes chances que notre futur entrepreneur abandonne la formation et son projet en cours de route.