Une étude récente de Statistique Canada, menée par Jennifer Yuen, montre que chez les travailleurs de 25 et 54 ans, ceux dont emploi actuel est lié à leur formation initiale sont mieux rémunérés que ceux dont l’emploi actuel et la formation initiale n’ont pas de lien. Un emploi est considéré lié à la formation initiale quand celui qui l’occupe juge que cette formation l’a préparé à occuper ce poste de façon directe. Selon l’étude de Mme Yuen, c’est le cas de 58 % des travailleurs. Au contraire, 23 % des travailleurs estiment qu’il n’y pas de correspondance entre leur formation et l’emploi qu’ils occupent présentement, ce qui implique qu’ils ont dû acquérir les compétences nécessaires à leur travail autrement que par leur formation initiale.
Enfin, 19 % jugent que leur formation ne les a que partiellement préparés à l’emploi qu’ils occupent. Ceux qui avaient un emploi lié directement à leur formation initiale gagnaient en moyenne jusqu’à 27 $ de l’heure. Pour ceux qui jugeaient que leur emploi n’était pas lié à leur formation, le salaire horaire moyen était plutôt de 20 $, une différence impressionnante.
Cette différence salariale varie avec le niveau de formation. Parmi les diplômés du collégial, ceux qui jugeaient que leur emploi était lié à leur formation gagnaient en moyenne 5 $ de plus l’heure que ceux dont l’emploi ne correspondait pas à la formation. Parmi les diplômés du baccalauréat, ceux qui avaient un emploi lié gagnaient en moyenne 9 $ de plus. Cette différence était de 14 $ chez les détenteurs d’une maîtrise ou d’un doctorat. Ce dernier écart est énorme!
Le domaine de formation influence aussi les salaires. De façon générale, les programmes de formation «spécialisée» conduisent plus souvent à des emplois liés à la formation et donc à de meilleurs salaires. Les programmes de formation spécialisée incluent les formations techniques au collégial et les programmes universitaires qui sont associés à un domaine d’activités précis, par exemple la santé, le droit, le génie et l’éducation. On les distinguera des programmes universitaires plus académiques, comme les sciences humaines ou sociales, les arts et les langues.
La plupart des étudiants s’inscrivent à un programme de formation avec l’espoir de poursuivre une carrière dans leur domaine d’études. Ils s’inscrivent aussi parce qu’ils croient que les études collégiales et universitaires leur permettront d’obtenir un bon salaire. Ce que cette étude nous confirme, c’est que les divers programmes n’ont pas tous la même capacité de conduire à un emploi lié au domaine d’études ou à une rémunération supérieure. Il faut donc, avant de s’inscrire, savoir dans quoi on s’embarque et vérifier les possibilités d’emploi qu’offre la formation envisagée, ce que si peu font !