Formation et emplois

Ergothérapeute, «Un travail valorisant»

Entrevue avec Noémie Noiseux-Lescop, ergothérapeute :

Pourquoi avez-vous choisi la profession d’ergothérapeute?
Comme je ne connaissais pas du tout la profession, je me suis d’abord inscrite en journalisme. Au bout d’une session, j’ai réalisé que ça ne me convenait pas, et j’ai décidé de consulter un conseiller en orientation. Les tests ont révélé que j’étais aussi attirée par le côté rigoureux des sciences que l’aspect humain de la psychologie, tout en ayant envie d’un métier créatif. Au final, c’est l’ergothérapie qui collait le mieux à ma personnalité.

Quelles sont les principales tâches d’un ergothérapeute?
L’ergothérapeute est un thérapeute de l’occupation. Bien sûr, notre travail varie selon le type de patients que l’on traite, mais le tronc commun entre tous les milieux de pratique, c’est l’évaluation fonctionnelle. On traite des patients qui ont un problème, soit d’ordre physique ou psychologique. L’évaluation fonctionnelle vise à évaluer l’impact de cette problématique sur leurs occupations quotidiennes et sur leur autonomie. Ensuite, on élabore un plan d’intervention en se basant sur les activités qui comptent vraiment aux yeux du patient. Par exemple, si un patient amputé adore cuisiner, on se sert ce cette activité, qu’on dit «significative», pour lui faire travailler des mouvements précis. Si le patient doit composer avec des séquelles, on doit aussi adapter son environnement. On peut par exemple proposer des aides techniques, comme des orthèses, pour faciliter certains gestes, ou conseiller un réaménagement de l’espace.

Quelles qualités un ergothérapeute doit-il posséder?
Comme notre travail se base sur ce qui est important pour le patient, il faut avoir de l’empathie et une grande capacité d’écoute. On doit aussi avoir une certaine capacité d’adaptation, parce que chaque cas est différent. Enfin, comme on travaille en parallèle avec d’autres professionnels, il faut aimer travailler en équipe.

Quels aspects du travail préférez-vous?
Parce qu’on est très centré sur le patient, et que chaque patient est différent, il y a toute une gamme d’interventions possibles. C’est donc une profession qui ne connaît pas la routine. J’aime aussi le travail d’équipe et la possibilité de travailler avec des clientèles très différentes. Et puis, c’est un travail très valorisant.

Quelles sont les points négatifs ou les difficultés liés à votre travail?
Comme je l’ai déjà dit, on a un vaste choix d’actions. L’envers de la médaille, c’est qu’on doit souvent justifier nos interventions. Dans les cas de problèmes de santé physique, notre profession est plutôt reconnue, mais dans le domaine de la santé mentale, notre rôle est encore flou dans l’esprit de certains
professionnels.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui songe à devenir ergothérapeute?
Il faut visiter plus d’un milieu. Ce n’est pas parce qu’on n’aime pas travailler auprès des amputés qu’on n’aimera pas travailler avec des enfants ou des personnes qui souffrent de problèmes de santé mentale. Il y a tellement de milieux à explorer!

CV
• Formation : Baccalauréat en ergothérapie, Université de Montréal, 1999-2002
• Employeur au moment de l’entrevue : Hôpital Louis-Hippolyte Lafontaine
• Dans la profession depuis : 2002

Cinq faits sur la profession d’ergothérapeute
• «Ergothérapie» est formé des mots grecs «ergon» et «therapeia», qui signifient respectivement «activité» et «cure». L’ergothérapeute est donc un professionnel de la santé qui soigne par le biais de l’activité.

• L’ergothérapie est une discipline relativement nouvelle. Ce n’est en effet qu’au début du XXe siècle que des spécialistes se sont intéressés au potentiel thérapeutique de l’activité. Pendant la Seconde Guerre mondiale, cette discipline naissante a connu un essor important en raison des besoins de réadaptation des nombreux blessés. Sur le plan associatif, le premier regroupement québécois d’ergothérapeutes a vu le jour en 1928, mais ce n’est qu’en 1973 que l’Ordre des ergothérapeutes du Québec a été fondé.

• L’ergothérapie est une profession majoritairement féminine. Les femmes représentent en effet près de 95 % des effectifs. Ce pourcentage ne devrait pas beaucoup évoluer au cours des prochaines années, puisque la quasi-totalité des nouveaux diplômés en ergothérapie sont des filles.

• Les ergothérapeutes peuvent pratiquer dans des secteurs très variés, comme les soins palliatifs, le soutien à domicile, la prévention d’accidents ou de maladies, la recherche ou l’enseignement. La plupart des ergothérapeutes travaillent dans le domaine de la santé physique, mais il y a aussi une demande du côté de la santé mentale.

• Au Canada, le mois d’octobre est le mois national de l’ergothérapie.

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