Un étudiant à l’INRS, Bruno Hubert, vient de déposer une thèse de doctorat qui démontrerait que près de 40 % des diplômés universitaires occupent un emploi qui n’exige pas d’études avancées. Certains déclarent d’ailleurs que la valeur du diplôme universitaire est exagérée. Si tant de travailleurs sont surdiplômés, où sont donc passés ces emplois de l’économie du savoir dont on a tant parlé et qu’ils devaient occuper?
Cette chronique a souvent montré un biais favorable aux études universitaires. De façon générale, plus on est diplômé, moins on chôme! Les statistiques ne permettent pas de remettre cela en question. Néanmoins, cela ne signifie pas que tous les diplômes universitaires protègent du chômage, ou du sous-emploi, de façon égale. En fait, alors que certains diplômés sont très recherchés, d’autres expérimentent de grandes difficultés, ce qui les force évidemment à accepter des emplois pour lesquels ils sont surdiplômés.
Spécifiquement, ce sont les diplômés des formations universitaires à caractère professionnel qui ont le plus de succès au moment de s’insérer sur le marché de travail. Une formation professionnelle, c’est une formation à laquelle on peut associer une carrière précise, qui implique l’utilisation de compétences spécifiques. Des exemples de formations professionnelles à l’université sont l’actuariat, l’adaptation scolaire, l’audiologie, la pharmacie, les sciences
et technologies des aliments, le génie minier et l’architecture.
Or, ce sont là les formations que l’ouvrage Les carrières d’avenir 2011, récemment paru aux Éditions Jobboom, identifie comme étant les plus prometteuses. L’enquête qui a servi à la rédaction du volume indique que les diplômés de ces formations professionnelles sont souvent en trop petit nombre pour satisfaire à la demande. En conséquence, une grande majorité d’entre eux ont des emplois liés à leur domaine et ils ne chôment pas ou presque pas.
En contrpartie, les diplômés des formations à caractère non professionnel sont ceux qui risquent le plus de se retrouver dans un emploi qui n’exigeait pas de formation universitaire. Ils forment donc l’essentiel des surdiplômés. Les formations non professionnelles ne peuvent pas être associées à une carrière spécifique. On pense évidemment aux diplômés des formations en sciences sociales, en arts et en littérature.
Cette distinction entre formations professionnelles et non professionnelles est donc cruciale lorsqu’on discute de la valeur du diplôme. Il est clair que, sur le marché du travail, bien des diplômes à caractère non professionnel ont une faible valeur. C’est dans ces formations qu’il est permis de se demander si on diplôme trop.
Certains étudiants se comportent comme s’ils croyaient que l’important, c’est d’obtenir un diplôme de l’université pour trouver un bon emploi, peu importe le programme. En fait, si vous désirez un emploi rapidement dans l’économie de demain, il faut plutôt choisir une formation à caractère professionnel.