Formation et emplois

Comment être à la fois réaliste et ambitieux

Les jeunes consultent quelquefois les conseillers d’orientation parce qu’ils aimeraient devenir médecins, avocats ou ingénieurs, ou embrasser une autre carrière prestigieuse, mais se demandent si ce projet est réaliste, s’ils ont ce qu’il faut pour réussir. Si ce doute peut être écarté pour certains, il est tout à fait pertinent pour d’autres.

En effet, ce ne sont pas tous les jeunes qui ont les aptitudes nécessaires pour compléter la formation conduisant à ces carrières ou qui possèdent le profil adéquat pour y réussir par la suite.

Dans leur for intérieur, souvent, ces jeunes s’en doutent bien, d’ailleurs. Qu’est-ce qui les pousse alors à caresser ce projet irréaliste, qu’ils ont peu de chances de réussir? C’est que tout le monde désire être «quelqu’un»! Nous voulons que notre vie ait de la valeur, être importants et jouir des récompenses de la réussite sociale : l’argent, la considération et le statut.

Or, certaines occupations semblent avoir plus de pouvoir que d’autres de nous transformer en «quelqu’un»! Dans nos croyances collectives, admettons-le, être médecin est plus prestigieux qu’être infirmier, être avocat est mieux vu qu’être une adjointe et être ingénieur a plus de poids qu’être mécanicien.

Les jeunes sont souvent très sensibles à ces distinctions, même s’ils n’en parlent pas. Cela signifie que, lorsqu’ils abordent leur choix de formation à l’école, les options qui leur sont proposées n’ont pas toutes la même valeur à leurs yeux.

Les formations et les carrières les plus prestigieuses exercent le plus grand attrait. Pour certains jeunes, admettre qu’ils n’ont pas ce qu’il faut pour poursuivre une de ces carrières, c’est déclarer qu’ils sont «poches»! Ils choisiront donc des avenues de formation irréalistes pour eux, parfois encouragés par leurs parents et leurs professeurs.

Ne font-ils pas ainsi preuve d’une saine ambition? Pas si, après deux ou trois ans en emploi, ils se présentent dans mon bureau parce qu’ils détestent la carrière qu’ils ont choisie seulement pour l’argent et le statut. Croyez-moi, c’est plus fréquent que vous ne le pensez! C’est là le risque d’un choix de carrière basé sur le seul prestige.

La véritable ambition consiste à canaliser l’énergie que suscitent nos intérêts et à utiliser nos talents particuliers à leur plein potentiel. Nos intérêts et nos talents nous prédisposent à réussir dans une occupation particulière et à y être heureux. Il n’y a pas de sot métier; une société prospère a besoin des talents de tous pour bien fonctionner.

Il est donc primordial d’aider les jeunes à découvrir leurs intérêts et leurs talents particuliers, puis à identifier le chemin réaliste de leur réalisation, plutôt que de les pousser seulement vers des occupations prestigieuses. Cette philosophie est d’ailleurs au cœur même de l’orientation.

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