Chaque année, 28 000 jeunes fêtent leur 20e anniversaire sans diplôme d’études secondaires en poche. L’absence de diplôme aura pour eux des conséquences économiques terribles. Alors que le salaire moyen des diplômés est de 40 000 $ par année, ces jeunes ne gagneront en moyenne que 25 000 $.
Ils chômeront deux fois plus que ceux qui ont obtenu leur diplôme et seront majoritaires parmi les assistés sociaux. Ils engendreront des coûts sociaux importants, de plus de 1,9 G $ annuellement, sous la forme d’impôts non perçus et de diverses formes d’assistance sociale.
Ce sont là les constats du dernier rapport du Groupe d’action sur la persévérance et la réussite scolaire, qui a été présenté lors de la deuxième rencontre inter-régionale du Groupe, les 19 et 20 octobre.
Ce regroupement réunit des personnes d’affaires, des chercheurs et des intervenants scolaires qui ont pour objectif que 80 % des jeunes obtiennent leur diplôme d’études secondaires avant l’âge de 20 ans, alors que seulement 69 % y parviennent présentement. Pour atteindre cet objectif, ils favorisent la mobilisation du milieu et la diffusion des meilleures pratiques de prévention du décrochage.
Il est grand temps que des solutions soient trouvées pour contrer ce fléau, dont on ne cesse de discuter depuis plus de 30 ans. Alors qu’à une certaine époque, il était possible de «faire sa vie» sans avoir complété un diplôme d’études secondaires, les exigences du marché du travail sont aujourd’hui telles que ce dernier est devenu insuffisant. Il doit s’accompagner, au moins, d’une formation professionnelle ou collégiale technique pour permettre une entrée réussie sur le marché de l’emploi.
La population québécoise, selon des récents sondages, commence finalement à s’en rendre compte. Le Groupe d’action propose dans son rapport de nombreuses façons de réduire le décrochage, y compris l’intervention précoce au préscolaire et au primaire auprès d’enfants provenant de milieux défavorisés. La recherche indique en effet que ces interventions précoces sont très efficaces.
De même, il décrit un certain nombre de programmes de prévention qui ont été évalués et qui ont prouvé qu’ils peuvent réduire le décrochage au secondaire. L’un d’entre eux, les Career Academies, permet aux élèves de s’initier au génie, à la finance, à la fabrication ou au secteur de la santé en découvrant l’utilité pour ces domaines de leurs apprentissages du secondaire. Cela répond au besoin de connaissances concrètes des jeunes et favorise leur motivation.
Finalement, le rapport insiste sur le besoin de centrer les apprentissages sur les besoins des jeunes en difficulté. D’autres études montrent que cela nécessite la présence de conseillers à qui les jeunes peuvent faire confiance et qui peuvent les aider à faire face aux problèmes personnels qui nuisent bien souvent à leurs études.