Au Québec, une bonne éducation coûte moins cher qu’une petite voiture. En effet, un étudiant au baccalauréat à temps plein débourse maintenant plus ou moins 1 400 $ par session, incluant les droits de scolarité et les frais afférents. La facture totale d’un baccalauréat de trois ans est donc d’environ 8 500?$, alors qu’il est très difficile de trouver une petite voiture neuve pour moins de 10 000 $.
Les études demeurent néanmoins une dépense importante, surtout lorsqu’on ajoute le temps qu’on y investit et les efforts qu’il faut fournir. Il est donc légitime de s’attendre à ce qu’elles participent à améliorer notre situation financière et conduisent à un emploi rémunérateur.
Or, une étude récente du Center on Education and the Workforce vient encore une fois confirmer ce que cette chronique a déjà fait valoir. Il ne suffit pas de fréquenter l’université pour accéder à un emploi payant. Si certains programmes conduisent à une excellente rémunération, d’autres au contraire mènent à des emplois mal payés.
Selon les résultats de cette étude, ce sont les jeunes Américains diplômés des programmes de génie qui jouissent du traitement le plus enviable. Le salaire annuel moyen des bacheliers en génie serait en effet de 75 000 $ par année et de 99 000 $ pour les détenteurs d’une maîtrise ou d’un doctorat. À l’inverse, les bacheliers en psychologie, en service social et en éducation ne gagneraient en moyenne que 42 000 $ pas année, ou 60 000 $ avec une maîtrise ou un doctorat.
Les diplômés en informatique, en administration et en sciences de la santé sont également choyés. Selon l’étude, les bacheliers en informatique gagnent en moyenne 70 000 $ par année, 89 000 $ pour les détenteurs d’une maîtrise ou d’un doctorat. Pour les diplômés en administration et en sciences de la santé, le salaire annuel moyen est de 60 000 $ pour les bacheliers et de 89 000 $ pour ceux qui ont complété leur maîtrise ou leur doctorat.
Ces données rappellent ce qui se passe au Québec. En effet, selon la dernière enquête Jobboom sur les carrières d’avenir, parmi les 17 formations universitaires dont les diplômés récents gagnent plus de 900 $ par semaine, on en compte 5 en génie, 5 en sciences de la santé, 2 en administration et une en informatique.
Quant aux diplômés les moins rémunérés, l’étude du Center on Education and the Workforce permet d’identifier parmi eux deux groupes : les détenteurs d’un baccalauréat en arts ou en sciences humaines et ceux qui s’arrêtent au baccalauréat alors qu’ils devraient continuer leurs études pour se tailler une place sur le marché, les diplômés de psychologie par exemple.
Sa conclusion est aussi la mienne : ce que vous étudiez influence l’emploi que vous occuperez et, du même coup, votre rémunération. Précision : Dans la chronique précédente, il aurait fallu lire que «plusieurs objecteront qu’ils connaissent des gens qui n’ont qu’une formation professionnelle (DEP ou AEP) et qui gagnent plus que bien des diplômés universitaires».