Parmi les grandes villes nord-américaines, c’est à Montréal qu’on trouve la plus grande concentration de personnes trilingues. Dans le contexte de mondialisation que nous connaissons, de plus en plus de Montréalais réalisent l’importance, autant dans leur vie personnelle que professionnelle, de pouvoir s’exprimer en plusieurs langues.
Dans l’agglomération de Montréal, 56 % de la population maîtrisait à la fois l’anglais et le français en 2006. On estimait alors à 20 % le nombre de Montréalais qui parlaient au moins trois langues. Et ce nombre est en hausse constante.
Après le français et l’anglais, l’espagnol est la langue la plus souvent parlée. «L’espagnol connaît une popularité croissante. Au Canada, c’est cette langue qui fait l’objet de la plus grande expansion», observe Dany Alvarado, directeur de l’école Espagnol sans limites, installée dans le quartier Rosemont.
Originaire du Panama et vivant à Montréal depuis son enfance, Dany Alvarado parle d’une communauté hispanophone montréalaise jeune, mais de plus en plus présente, ce qui, selon lui, contribue à mousser l’intérêt des gens pour l’apprentissage de la langue.
1001 façons d’apprendre
Plus d’une centaine d’étudiants par mois s’inscrivent aux cours individuels ou de groupe de l’école Espagnol sans limites, qui lance fréquemment de nouvelles sessions. Le directeur de l’établissement mentionne que les étudiants sont surtout motivés par leur envie de voyager dans des pays hispanophones, leur frustration de ne pas pouvoir communiquer avec des gens qu’ils ont rencontrés et leur intérêt personnel pour la langue.
Certains d’entre eux doivent aussi parler l’espagnol pour le travail. L’école offre d’ailleurs des cours corporatifs, qui peuvent être adaptés au secteur d’activité de l’entreprise visée. Pour les étudiants inscrits, diverses activités sont offertes, dont des 6 à 8 en espagnol dans des restaurants péruviens, chiliens ou mexicains, des soirées cinéma et discussion ainsi que des cours intensifs à Cuba, au Pérou ou au Mexique.
À travers la ville, des dizaines d’autres écoles privées offrent des cours, chacune proposant sa propre approche. L’école de langues du YMCA, au centre-ville, propose différents niveaux de cours, autant de jour que de soir, alors que les centres communautaires de Montréal offrent des cours souvent à prix modiques. Et dans les établissements scolaires publics, autant au niveau secondaire et collégial qu’universitaire, les étudiants ont la possibilité de suivre, en option, des cours d’espagnol.
Afin de répondre à cet intérêt grandissant, certains établissements proposent même de nouveaux programmes de langues. C’est le cas du Cégep André-Laurendeau, qui offre depuis septembre 2010 le programme Trilinguisme, axé sur différentes cultures, et donné en français, en anglais et en espagnol. Selon l’établissement, ce programme offre un atout sérieux aux futurs travailleurs pour qui «les possibilités de carrière seront multipliées».
Avec tous ces choix qui s’offrent aux Montréalais, ne reste plus qu’à délier les langues!
Montréal hispanophone
Parce que la communauté hispanophone est importante à Montréal, il y a plusieurs façons, dans toute la ville, de parfaire ses connaissances en espagnol.
- Librairies. Les librairies Espanola (3811, rue Saint-Laurent), Las Americas (2075, boul. Saint-Laurent) et Latin Best Sellers (7123, rue Saint-Hubert) proposent de la littérature et des journaux en langue espagnole.
- Télévision. Basé à Montréal, le canal Nuevo Mundo, qui fête cette année ses cinq ans, propose diverses émissions d’actualité culturelle, touristique ou éducative, toujours en espagnol. (canal 269)
- Radio. Sur l’internet ou en syntonisant le 106,3 CKIN FM, on peut entendre des émissions en français ou en espagnol qui font découvrir de la musique du monde.
- Événements. Festivalissimo présentera, à l’Ex-Centris du 1er au 17 mars 2012, des films latino-américains, espagnols et portugais, tandis que le Festival de cinéma latino-américain de Montréal présentera, du 6 au 22 avril prochain au Cinéma du Parc, plusieurs films en espagnol.
Sources : Montréal en statistiques, Institut économique de Montréal et Université de Montréal – Nouvelles