«Alors que l’école nous aide à acquérir des connaissances, les activités parascolaires nous aident à développer notre savoir-être», fait valoir Mathieu Guénette, conseiller en orientation, professeur à HEC Montréal, auteur, conférencier et fondateur de l’entreprise Chercheurs de sens.
Les activités parascolaires offrent premièrement la possibilité de tester nos intérêts. «C’est une belle occasion de mieux se connaître», affirme M. Guénette. De plus, selon plusieurs études, la participation des jeunes à des activités parascolaires au secondaire aurait des effets bénéfiques sur leur adaptation scolaire et psychosociale, explique Anne-Sophie Denault, chercheuse qui s’intéresse aux questions de la réussite et de la persévérance des élèves. «Ces jeunes seraient aussi plus intéressés à poursuivre leurs études à l’université», ajoute-t-elle.
Les activités effectuées en dehors du cursus scolaire, surtout au postsecondaire, permettent aux jeunes de se démarquer. «Tous les étudiants ont en commun qu’ils étudient, fait remarquer M. Guénette. Les activités parascolaires soulignent, dans un CV ou en entrevue, nos expériences et nos talents particuliers.»
Dans des domaines très compétitifs, comme les communications, cela peut faire toute la différence. «Les étudiants qui se « placent » facilement en sortant du baccalauréat en communication ne sont pas tant ceux qui avaient les meilleures notes que ceux qui étaient les plus impliqués», affirme le conseiller en orientation.
Choisir ses implications
Les activités parascolaires peuvent-elles contrebalancer le manque d’expérience de travail dans un curriculum vitae? «Malheureusement non, sauf si les implications sont directement liées à l’emploi convoité», explique Julie Lachance, du département des ressources humaines de l’agence de placement et de recrutement Bédard Ressources.
Selon le choix de carrière, une implication dans les Jeux de la communication, les Jeux du commerce, l’association étudiante ou le journal étudiant, pour ne donner que quelques exemples, peuvent alors être des atouts intéressants à inscrire au CV. «La clé, c’est de choisir ce qu’on veut mettre de l’avant dans notre CV, affirme Mme Lachance. On ne doit surtout pas faire une longue liste de toutes nos implications, mais qui ne cible rien en particulier. Il faut mentionner seulement celles qui sont pertinentes par rapport à l’emploi qu’on désire.»
Mathieu Guénette croit plutôt que chaque implication parascolaire peut être utile à une recherche d’emploi. «En entrevue, certains cadres vont remonter aussi loin que leur implication parascolaire comme capitaine de l’équipe de hockey pour démontrer qu’ils ont du leadership», fait-il valoir. De plus, ce qu’on apprend durant les activités parascolaires peut être utile à tout moment de notre vie. «Vivre un conflit et le régler, par exemple, ça forge le caractère, soutient M. Guénette. On sera alors moins démuni lorsqu’on vivra un cas similaire sur le marché du travail.»
Les activités parascolaires au postsecondaire sont aussi l’occasion d’établir ses premiers contacts dans le monde du travail. M. Guénette parle des réseaux sociaux professionnels, développés notamment à l’UQAM, qui organisent des activités en lien direct avec une carrière professionnelle spécifique (journées carrières, causeries, 5 à 7, etc.) «Parce qu’ils sont visibles, certains étudiants très impliqués dans ce genre d’activités n’auront même pas à se chercher un emploi une fois leur diplôme en poche», affirme M. Guénette. Comme quoi rester quelques heures de plus à l’école en dehors des cours peut être payant!
Activités parascolaires ou loisirs organisés?
Les activités parascolaires sont associées à l’école, mais c’est tout ce qui les différencie de ce qu’on appelle des loisirs organisés. Par définition, elles doivent avoir lieu en présence d’un adulte, de façon structurée et à une fréquence de participation régulière. Elles se déroulent généralement en groupe et doivent mettre l’accent sur le développement d’habiletés. Enfin, ces activités sont pratiquées sur une base volontaire, selon les intérêts de chacun.