Une nouvelle chaire de recherche devra trouver comment inciter les jeunes à poursuivre une formation à caractère scientifique. Voici quelques pistes à explorer.
La semaine dernière, une nouvelle Chaire de recherche sur l’intérêt des jeunes envers les sciences et la technologie a été créée. Réunissant des professeurs de l’UQAM et de l’Université de Sherbrooke, cette chaire aura pour but d’identifier les causes du manque d’intérêt des jeunes pour les sciences et les technologies et de formuler des stratégies pour les encourager à s’inscrire à des formations scientifiques.
Neuf commissions scolaires ont suggéré la création de cette nouvelle unité de recherche et lui apporteront leur appui. Elle disposera d’un budget total de 1,1 M$ pour mener à bien ses travaux. En août dernier, cette chronique soulignait déjà l’importance de ce problème. On sait qu’au Québec, moins de 25 % des baccalauréats universitaires sont décernés en sciences pures, en sciences appliquées et en sciences de la santé, soit environ deux fois moins qu’en 1999.
Mais pourquoi les jeunes se sont-ils détournés des sciences? Répondre à cette question n’est probablement pas facile, et les titulaires de la nouvelle chaire feront donc face à tout un défi. Néanmoins, il existe déjà certaines pistes de réponses.
Ainsi, des recherches faites aux États-Unis et citées par le New York Times montrent que, bien que les étudiants soient intéressés par les sciences quand ils sont plus jeunes, ils perdent rapidement cet intérêt une fois confrontés aux dures exigences des formations.
Ces dernières demandent d’assimiler des concepts abstraits et de comprendre de nombreuses relations mathématiques. Plusieurs se découragent la première année, lorsqu’ils constatent que leurs résultats sont plus faibles que prévu. Ils décident alors de changer de programme d’études et choisissent des formations qu’ils jugent plus faciles et où ils pensent avoir de meilleures chances de succès.
De plus, comme une recherche québécoise l’a fait valoir, les étudiants ont tendance à calibrer leurs efforts. Plutôt que de viser la meilleure performance dont ils sont capables, ils se contentent d’une performance suffisante pour répondre aux exigences du professeur. On ne peut douter qu’une telle attitude ne leur nuise lorsque ces exigences augmentent et demandent le meilleur d’eux, comme c’est souvent le cas dans les formations à caractère scientifique.
Comment alors faire en sorte que les étudiants conservent leur intérêt lorsque la formation devient plus exigeante? L’apprentissage expérientiel offre une piste de solution. Selon cette approche, au lieu de présenter les modèles abstraits et théoriques d’abord et de démontrer leur application ensuite, on commence plutôt par un projet concret : construire un moteur, monter un circuit, nettoyer un produit polluant du sol, etc.
Les étudiants sont ensuite amenés à acquérir les connaissances dont ils ont besoin pour mener à bien le projet et réalise immédiatement la pertinence de leurs apprentissages. Cela demande plus d’efforts de la part des enseignants, mais cela semble être le prix à payer!