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Formation et emplois

Apprendre le français à 30 ans

Les nouveaux arrivants ont soif d’apprendre et d’intégrer le marché du travail québécois. Mais à leur arrivée, la première étape demeure la francisation. Visite d’une classe pour adultes.

Le Centre régional intégré de formation (CRIF), à Granby, s’adapte à une nouvelle clientèle. La région de La Haute-Yamaska attire de plus en plus de nouveaux arrivants.

Depuis 2005, donc, le Centre de formation aux adultes offre un service de francisation. Dans une salle de classe du CRIF, sept adultes de Turquie, de Colombie ou du Congo échangent en français. Ils doivent décrire des vêtements, qu’ils collent par la suite sur une feuille.

Si cette activité peut sembler un peu élémentaire pour eux, c’est que les élèves partent souvent de zéro. La clientèle immigrante qui arrive au CRIF est de moins en moins scolarisée. «La clientèle peut même être analphabète dans sa langue d’origine, explique Nicole Chagnon, directrice adjointe de la formation générale au CRIF. On doit investir des sous pour prendre ces élèves et partir comme s’ils étaient
en première année.»

Les nouveaux arrivants ont souvent des enfants en classe d’accueil à l’école du quartier, ce qui les pousse à apprendre le français aussi. Le but du CRIF? Les accompagner vers l’emploi. «Ils sont motivés et ont le désir de s’intégrer, indique Mme Chagnon. Ils ne veulent pas rester 10 ans sur les bancs d’école. Ils veulent gagner des sous et prendre en charge leur famille.»

Louisa est arrivée au Québec il y a trois ans. La Colombienne a sept enfants, dont deux sont nés ici. «À la maison, on parle français et espagnol», raconte-t-elle. Amani est arrivé du Congo cette année. Sa famille, composée de six enfants de 2 à 14 ans, se plaît bien ici. Il travaille fort pour apprendre le français, lui qui ne parlait que le swahili avant de poser ses valises à Granby.

Depuis que le CRIF offre le service de francisation, la clientèle immigrante a beaucoup changé. En 2005, on accueillait surtout des Colombiens et des Afghans. Aujourd’hui, plusieurs Africains s’installent dans la région. On compte aussi des Européens de l’Est, des Sud-Américains et des Asiatiques. Mais le principal changement se situe au niveau de la scolarisation des élèves. «Avant, on avait des nouveaux arrivants bien éduqués et on pouvait jouer sur des parcours qualifiants, explique Mme Chagnon. C’est moins le cas avec cette nouvelle clientèle qui est démunie et qui a besoin d’aide pour trouver de l’emploi.»

Un nouveau programme
Depuis quelques jours, le CRIF offre un nouveau programme à ses élèves immigrants pour les accompagner vers l’emploi. Le programme de 945 heures inclut une formation de base en informatique et des stages en milieu de travail, en plus de la formation en francisation.

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