Il y a bien des choses que vous pouvez entreprendre pour transformer vos journées de travail. La peur du changement nous fait cependant parfois préférer des habitudes rassurantes, mais néfastes pour notre bien-être. Comment pourriez-vous améliorer votre productivité et votre énergie au travail?
Trouver son «pourquoi»
«Sans avoir trouvé sa motivation intrinsèque personnelle, aucune raison de faire l’effort de changer», affirme Jean Duquennoy, directeur des RH chez Esprit de Corps.
Selon lui, mieux vaut trouver quelles habitudes adopter que se concentrer sur celles à éliminer : «Déterminer son “pourquoi” – comme vouloir être plus en forme le soir avec sa famille – facilite l’organisation des journées.»
Gérer sa «barre d’énergie»
Chaque individu possède une quantité journalière limitée d’énergie et de volonté. Selon Jean Duquennoy, «il est donc important de commencer par nos tâches les plus exigeantes». Les tâches secondaires demandent, elles aussi, temps et énergie, mais peuvent se réaliser en fin de journée.
Ne plus subir l’urgence
Notre bien-être au travail dépend en partie du temps que nous passons à réaliser nos tâches avec succès. Un outil parmi d’autres, la méthode Eisenhower, les classe en quatre catégories, selon leur importance et leur urgence.
«Être constamment dans l’urgence est énergivore, alors que consacrer du temps à “l’important non urgent” donne une forte valeur ajoutée», déclare le spécialiste en performance. Un exemple «d’important non urgent»? «Pour un responsable RH: mettre à jour la grille salariale. À la maison: jouer avec son enfant.»
Se ressourcer
Prendre le temps de reposer son corps et son esprit est fondamental. Selon Jean Duquennoy, «au même titre que quelques minutes de méditation, la cohérence cardiaque (une courte série d’inspirations et d’expirations conscientes) réduit le stress et redynamise. Même chose pour une sieste de 20 minutes après le lunch!»
Bouger
S’étirer, s’aérer, utiliser les escaliers, se pousser à faire quelques pas au moins une fois par heure – voilà autant d’activités régulières qui augmenteraient concentration et productivité. «Il est plus bénéfique de prendre 5 minutes de pause chaque heure que 30 minutes toutes les 3 heures», soutient le spécialiste.
Comment se déconnecter du travail le soir?
Un état mental d’attention permanente et partielle nuirait aux performances. Voici des conseils pour se déconnecter.
La coupure psychologique
Laisser certaines tâches du jour inachevées expliquerait en partie notre difficulté de déconnexion mentale et matérielle en dehors des heures de travail. «Au lieu de se stresser, il est préférable de planifier de les reprendre le lendemain, propose Jean Duquennoy, directeur des RH chez Esprit de Corps. Exceptionnellement, travaillez une heure de plus au bureau ou chez vous, pour profiter ensuite de votre vie sans songer au boulot.»
Se déconnecter électroniquement est la condition préalable à une vraie coupure psychologique. «Ne paramétrez pas votre adresse courriel professionnelle sur votre cellulaire personnel, ou laissez celui du bureau dans une autre pièce, en mode silencieux», conseille M. Duquennoy.
La responsabilité de l’entreprise
Si les gestionnaires n’en font pas la demande explicite, la culture d’entreprise entretient pourtant un phénomène de disponibilité quasi continue de ses cadres, signe de leur performance et de leur dévouement.
L’employeur aurait pourtant intérêt à instaurer une politique claire à l’égard du temps de repos des employés. C’est l’avis de Marie Laberge, présidente de Performance Santé Sécurité et Environnement : «Une entreprise bien structurée, axée sur la planification stratégique, sait qu’une ressource humaine toujours disponible n’est pas une ressource productive.»
Selon l’experte en gestion des risques et en culture de prévention, «en y voyant un intérêt mutuel évident, l’entreprise doit ensuite donner à son personnel les moyens concrets d’exercer ce droit à la déconnexion».