Richard A. Warren est professeur au département de psychiatrie de l’Université de Montréal. C’est difficile à imaginer, mais avant de mener une brillante carrière de chercheur en neurophysiologie, M. Warren a été décrocheur.
«J’ai commencé mes études assez ambitieusement, en sciences de la santé, dans le but de devenir médecin. Mais mes plans ont changé en cours de route», raconte-t-il. En effet, après s’être fait de nouveaux amis et avoir développé un intérêt pour l’engagement social, M. Warren complète en 1974 un DEC en sciences humaines pour ensuite tourner le dos aux études.
À partir de là, Richard Warren enchaîne les emplois manuels (planteur d’arbres, commis d’épicerie, journalier) pour se diriger, en 1978, vers la cuisine. «Ç’a été un échec. C’est un milieu difficile et peu payant», se souvient-il.
De plus, la venue d’un enfant dans sa vie l’année suivante change considérablement la donne. «Je pensais que ma vie ne passerait plus par les études», admet-il. Ce «décrochage extrême», pour reprendre les mots du professeur, a duré sept ans. Puis, M. Warren entame, en 1981, un baccalauréat en biologie à Rimouski, un retour en quelque sorte à sa vocation première.
«Mon existence était soudainement plus intéressante», confie celui qui a trouvé dans la vie universitaire en région des collègues aussi passionnés que lui par les sciences ainsi qu’un plus grand contact avec la nature.
À partir de cette époque, le scientifique n’a jamais plus regardé derrière. Il complète une maîtrise et un doctorat en neurologie à l’Université McGill de 1985 à 1990. Ensuite, après quatre ans dans un laboratoire en Californie, M. Warren devient chercheur pour l’Université de Montréal, où il occupe maintenant un poste de professeur sous octroi au Département de psychiatrie.
Réfléchissant à son parcours, Richard Warren est formel : son retour aux études a été la meilleure décision de sa vie. Et s’il a un conseil à donner aux jeunes qui traversent une période similaire à celle qu’il a vécue dans les années 1970, c’est de cheminer en y allant une étape à la fois.
«Il ne faut pas regarder trop loin d’un seul coup. Ça ne sert à rien de vouloir un doctorat avant même de finir ses cours de 5e secondaire, indique le scientifique. À mesure qu’on avance, notre réflexion s’approfondit et on cerne mieux ce dont on a besoin.»
Comprendre le cerveau
Les champs de recherche du professeur Richard A. Warren incluent, entre autres :
- la schizophrénie
- l’effet des drogues sur le fonctionnement du cerveau
- les mécanismes d’action des antipsychotiques
- la maladie de Parkinson
La science prend le métro et le bus
Mettre leur savoir au service de la communauté : tel est le pari qu’ont fait les étudiants qui participent au projet La science prend le métro et le bus. Cette année, les participants ont en commun le fait d’avoir décroché du système scolaire avant de retourner sur les bancs de l’école.
Pour en savoir plus sur le projet : www.lascienceprendlemetro.qc.ca