Les entreprises les plus compétitives sont souvent celles qui sont à l’affût des nouvelles tendances. Pour tout savoir des phénomènes qui influenceront les pratiques d’affaires de demain, Métro a rencontré quelques experts.
Des chercheurs de la Loughborough University, au Royaume-Uni, ont démontré que le niveau de stress des employés augmentait lorsque ceux-ci lisaient ou rédigeaient des courriels. Or, au bureau, on reçoit en moyenne 75 messages par jour, et on en envoie une trentaine. Pour alléger les boîtes de messagerie de leurs travailleurs – et ainsi réduire leur taux de stress – de plus en plus d’entreprises se tournent vers les réseaux sociaux internes, les wikis d’entreprises et les autres technologies dites sociales.
«Même les gouvernements sont en train de s’y mettre! Celui des États-Unis, par exemple, a créé sa propre boutique d’applications. Les fonctionnaires américains peuvent donc personnaliser leur système informatique, en téléchargeant uniquement les applications dont ils ont besoin», explique Claude Malaison, président d’ÉmergenceWeb, une firme spécialisée dans l’intégration des nouvelles technologies d’information au sein des entreprises.
«Auparavant, les entreprises étaient gérées de façon verticale, c’est-à-dire qu’elles étaient très hiérarchisées. Chaque département travaillait donc en vase clos. L’arrivée de la génération Y sur le marché du travail est en voie de tout chambouler», affirme Alain Gosselin, professeur à HEC Montréal et spécialiste de la gestion stratégique des ressources humaines. Ces jeunes travailleurs préfèrent en effet les milieux décentralisés et axés sur la coopération. «Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, les gestionnaires n’auront pas d’autre choix que de se montrer ouverts à ce nouveau modèle de gestion, que rendent possible les technologies sociales», poursuit M. Gosselin. Le management collaboratif est déjà très en vogue auprès des compagnies les plus innovantes de la planète, comme Apple, Google ou 3M. «La nouveauté, c’est qu’il tend à se généraliser», précise Laurent Simon, professeur de management à HEC Montréal.
Signaux GPS émis par les téléphones intelligents, informations publiées sur l’internet, échanges sur les réseaux sociaux, opérations bancaires : chaque jour, plus de 2,5 trillions d’octets de données sont générés à l’échelle de la planète. Pour les entreprises, ce colossal flux d’informations n’est rien de moins qu’une mine d’or de renseignements sur leurs clients et sur le marché. Mais pour en profiter pleinement, encore faut-il qu’elles sachent gérer, interpréter et stocker les données. «Pour y arriver, les entreprises devront se doter d’importantes ressources humaines et informatiques. Ou encore, faire appel à des centres de traitement spécialisés», anticipe Claude Malaison.
Les fameux «bonis de fin d’année» ne sont plus l’apanage des cadres et des dirigeants. De plus en plus de classes professionnelles y ont désormais accès. D’une part, cette forme de rémunération permet de motiver les travailleurs à tout mettre en œuvre pour que leur employeur connaisse du succès. «D’autre part, elle permet de lâcher un peu de pression sur les finances de l’entreprise lorsque le contexte financier est plus difficile», indique Stéphane Paré, conseiller principal en rétribution, talents et communication chez Towers Watson. Ainsi tout le monde est gagnant… à la condition que le système de récompense soit bien calibré et que les gestionnaires prennent le temps de bien l’expliquer. «Un de nos récents sondages démontre qu’un grand nombre d’employés comprennent mal leur régime de bonis. D’où l’importance pour les gestionnaires de bien communiquer les objectifs à atteindre et de faire un suivi à ce sujet», insiste M. Paré.
Mieux connue sous le terme anglais gamification, cette pratique consiste à intégrer des mécanismes propres au jeu (système de pointage, niveaux, tableau des meilleurs scores, etc.) à une tâche non ludique, afin de favoriser la motivation, le plaisir et l’engagement des «joueurs». «Dans un contexte de travail, ces trois facteurs permettent d’accroître la productivité des employés», note Claude Malaison. Il n’est donc pas surprenant que de plus en plus d’entreprises optent pour la ludification. D’après la firme Gartner, ce marché devrait d’ailleurs atteindre 2,8 G$ en 2016. «Même Sandy Carter, vice-présidente de la promotion de l’entreprise réseautée chez IBM, qui est l’un des chefs de file de la gamification, affirme qu’il s’agit du next big thing dans le monde entrepreneurial!» souligne M. Malaison.