Alors que l’économie américaine montre des signes d’amélioration, Desjardins prévoit que le produit intérieur brut de Montréal connaîtra une croissance de 2,8 % en 2014. L’emploi sera aussi en hausse, notamment dans le secteur de la santé.
«La population de Montréal est à la fois croissante et vieillissante», explique Guylaine Baril, économiste à Emploi-Québec. Cette tendance, couplée aux nombreux départs à la retraite, explique la forte demande qu’on observe du côté des médecins spécialistes, des omnipraticiens, des infirmiers autorisés, des inhalothérapeutes et des technologues en radiation médicale, pour ne nommer que ceux-là.
La santé n’est pas le seul secteur à offrir de bonnes perspectives d’emploi; il y a aussi de belles occasions à saisir dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (TIC).
«L’industrie des jeux vidéo montréalaise continue de croître, et Technicolor, un chef de file des effets spéciaux, vient d’ouvrir un nouveau studio dans la métropole», rappelle Mme Baril. Les programmeurs en médias interactifs, les développeurs web, de même que les concepteurs et les évaluateurs de logiciels figurent donc parmi les professions les plus en demande actuellement dans la métropole.
La finance est un autre secteur qui a le vent dans les voiles. Grâce aux efforts de Finance Montréal – une grappe créée en 2010 et regroupant à la fois des banques, des universités et l’Autorité des marchés financiers –, la ville aux 100 clochers est en voie de développer une expertise, notamment dans le domaine des plans de retraite et des produits financiers dérivés. Les analystes en placement, les négociateurs de valeurs, les conseillers en finances personnelles, les vérificateurs comptables et les professionnels de l’assurance ont donc de beaux jours devant eux.
Les ingénieurs en aérospatiale ou en mécanique, les techniciens en avionique, les technologues en aéronautique ne sont pas en reste, puisque l’industrie aérospatiale a repris du poil de la bête ces dernières années. «Ce secteur a investi d’importantes sommes dans la recherche et le développement, et cela donne enfin des résultats, affirme Guylaine Baril. On n’a qu’à penser, par exemple, au lancement du CSeries de Bombardier, qui a eu lieu il y a quelques mois.» D’après le succès de cette nouvelle gamme d’avions commerciaux, quelque 1 500 emplois pourraient être créés dans la couronne nord. Bien que les coûts de la main-d’œuvre soient plus élevés au Québec, Bombardier a en effet décidé de réaliser l’assemblage des CSeries dans son usine de Mirabel, en banlieue de Montréal.
Croissance de l’emploi : les banlieues doublent la métropole
Bombardier n’est pas la seule compagnie à avoir choisi de s’établir en banlieue plutôt qu’en ville. La perte de productivité occasionnée par la congestion, le coût élevé des locaux sur l’île et les taxes salées exigées par la Ville de Montréal poussent de plus en plus d’entreprises à faire de même, entraînant ainsi une migration des emplois.
Selon les estimations de la Communauté métropolitaine de Montréal, la croissance moyenne du nombre d’employés sur l’île de Montréal depuis le début des années 2000 n’a donc été que de 0,3 %, tandis qu’elle s’est élevée à 3 % en périphérie.
Comme cette «déconcentration métropolitaine» touche particulièrement le secteur manufacturier, l’économie de l’île de Montréal est de plus en plus axée sur les services.