Les jeunes femmes sont toujours moins nombreuses que leurs collègues masculins à s’inscrire dans des programmes universitaires en génie ou en sciences.
C’est ce qu’indique une étude que Statistique Canada vient de publier sur le sujet. D’après les résultats, les jeunes femmes ne représenteraient que 39 % de tous les diplômés dans ces domaines, alors qu’elles forment 66 % de l’ensemble des diplômés. Elles leur préfèrent les sciences de la santé, où elles représentent 80 % des détenteurs de diplôme.
Ce n’est pas là une grande nouvelle, car il y a déjà bien des années qu’on se plaint que les femmes ne sont pas assez nombreuses dans ces disciplines. Cette préoccupation s’est néanmoins accentuée depuis que les experts du marché du travail prédisent que dans l’avenir, une partie importante des emplois exigeront une formation à caractère scientifique ou technologique.
Ce que cette étude apporte de nouveau? Elle permet de constater que même les jeunes femmes qui possèdent des aptitudes pour ces programmes d’études s’en éloignent. En effet, seulement 23 % des jeunes femmes présentant des résultats supérieurs en mathématiques à l’âge de 15 ans se sont éventuellement inscrites dans un programme de génie ou de sciences. En guise de comparaison, 46 % des jeunes hommes présentant le même niveau d’habiletés se sont inscrits dans ces programmes. L’étude s’est servie des résultats du Programme international pour le suivi des acquis (PISA), une enquête menée en 2012 par l’OCDE et qui compare les performances scolaires des élèves de 65 pays et régions économiques.
Pourquoi les jeunes femmes ne montrent-elles pas plus d’intérêt pour les sciences et le génie? Plusieurs explications ont été avancées, dont celle que les carrières dans ces domaines sont si exigeantes que les jeunes femmes craignent de s’y engager, sachant que c’est encore à elles qu’incombent la plupart des responsabilités familiales. Je ne crois pas que ce soit là la raison principale, néanmoins. Ma propre expérience me porte plutôt à croire que les jeunes filles ne pensent pas trouver ce qu’elles recherchent dans ces professions.
Beaucoup d’entre elles désirent un emploi qui leur permettra d’entrer en relation avec les autres. C’est d’ailleurs pourquoi elles se sentent davantage attirées par les sciences de la santé, de même que par l’éducation et les formations du domaine de l’intervention, où elles sont également majoritaires. Elles se sentent moins attirées par les emplois impliquant l’utilisation d’équipement ou de matériaux.
Certains programmes les attirent un peu plus parce qu’ils permettent de répondre à des problèmes affectant directement la vie des gens. On pense par exemple au bac en génie biomédical, offert par l’École Polytechnique, et à la maîtrise en génie de l’environnement, offerte par l’École de technologie supérieure. Il faut donc attirer l’attention des jeunes femmes qui réfléchissent à la possibilité de devenir ingénieures sur ce type de programmes.