David Étienne Durivage, ancien musicien, a trouvé le moyen de jouer avec des avions téléguidés toute la journée et de gagner sa vie : en mettant une caméra dessus.
Comment peut-on gagner sa vie comme pilote de drones?
Il y a des tas d’applications. On peut retenir mes services en sécurité civile, pour faire de la surveillance aérienne, par exemple, en agronomie, en arpentage et en cartographie. Mais le plus souvent, je travaille en télévision. Je fais beaucoup de vues aériennes pour les publicités de monts de ski, et j’ai fait les génériques d’ouverture d’En mode Salvail, d’Entrée principale et de L’épicerie.
J’imagine que ça rend les vues aériennes plus accessibles financièrement?
En matière de prix, ça ressemble à ce que les grues ou les hélicoptères demandent, mais c’est vraiment plus flexible. Une grue, c’est limité et c’est long à installer, tandis que nous, en 10 minutes, on peut te faire une prise de vues. On peut aller plus haut que la grue, et plus bas que l’hélicoptère.
Comment as-tu eu l’idée de fixer une caméra à un drone?
J’ai eu un premier flash en 2009 quand j’ai acheté un hélicoptère téléguidé style Radio Shack au Vieux-Port, pour le fun. C’était un jouet d’une nouvelle génération, et j’en ai tout de suite vu le potentiel. Les avions téléguidés, ça fait longtemps que ça existe. C’est avec la miniaturisation des transmetteurs vidéo, des caméras et des batteries qu’on a pu envisager de les utiliser pour des prises de vues aériennes. Toutes ces technologies existaient dans l’armée, mais c’était hyper cher. Là, on n’arrête pas de développer la technologie pour ça. Par exemple, les lunettes qui me permettent de voir comme si j’étais à l’intérieur de l’aéronef, c’est un gars de Sainte-Julie qui a inventé ça.
Qu’est-ce que ça prend comme habileté pour manœuvrer ces appareils?
Ça prend beaucoup de pratique, parce que c’est pas juste de faire voler la machine : c’est un art, une danse. Il faut que l’appareil bouge bien et que tu sois capable de visualiser ses mouvements. Récemment, j’ai fait une captation pour le mont Sutton : je devais faire voler mon appareil près des skieurs, arriver en même temps qu’eux en passant à travers les arbres, puis sortir de la forêt pour révéler la montagne. C’était toute une chorégraphie.