Formation et emplois

Plongeon dans l’archéologie sous-marine

Comment devient-on un Indiana Jones des mers? L’Empress of Ireland a sombré près de Rimouski il y a déjà 100 ans, et le service d’archéologie subaquatique de Parcs Canada fête ses 50 ans. C’est l’occasion idéale pour examiner le parcours de ces explorateurs d’épaves peu ordinaires. (Lisez notre texte vacances d’archéologie subaquatique Plongeon dans le temps ici)

Le parfait petit kit de l’archéologue subaquatique
On ne décide pas de devenir archéologue maritime sur un coup de tête. Pour Charles Dagneau, cette profession répond à ses deux passions: la plongée sous-marine et le plaisir de la découverte.

Toutefois, au-delà de l’amour de l’eau et de la passion pour l’histoire, il est essentiel de posséder rigueur, patience et certaines habiletés techniques. La technologie est très présente en archéologie subaquatique moderne.

«On doit réparer des équipements de plongée, manier des outils de navigation, utiliser des technologies de télédétection… On fait tout!» précise l’archéologue. La polyvalence est donc de mise. Un autre trait de caractère qui ne nuit pas du tout? «Une tête de cochon!» dit-il en rigolant. En effet, cette profession fascinante comporte un bémol: il n’est pas facile de gagner sa vie dans ce domaine au Canada.

Niveau d’études
Le doctorat n’est pas essentiel pour exercer la profession. Un baccalauréat et une maîtrise dans le domaine approprié (archéologie, anthropologie ou histoire) suffisent. Pour se spécialiser en recherche sous-marine, il faut obtenir en parallèle un certificat en plongée scientifique (à l’extérieur du pays) ou en plongée récréative (idéalement de niveau 3), puis se perfectionner en plongée scientifique pendant des stages d’archéologie.

Il n’y a pas de parcours d’études typique. Par exemple, Charles Dagneau a d’abord fait un stage à l’Anse-aux-Bouleaux pendant ses études d’archéologie, puis s’est perfectionné en Europe et a obtenu une maîtrise fusionnant l’archéologie et l’histoire de l’art.

Un archéologue est toujours spécialisé dans une période de l’histoire, mais les archéologues subaquatiques sont appelés à travailler sur des épaves ou des sites enfouis qui couvrent une large palette historique (allant de sites préhistoriques à des navires de la Deuxième Guerre mondiale). Ils collaborent, au besoin, avec des archéologues terrestres spécialisés.

«On doit réparer des équipements de plongée, manier des outils de navigation, utiliser des technologies de télédétection… On fait tout!» – Charles Dagneau, archéologue subaquatique

Plusieurs noms, une seule profession
Archéologue sous-marin? Subaquatique? Archéologue-plongeur? «Je préfère archéo­logue maritime parce qu’on explore aussi des sites, comme des quais, qui ne nécessitent pas de plongée, mais le titre officiel chez Parcs Canada est archéologue subaquatique», précise Charles Dagneau.

Lui-même archéo­logue sub­aquatique, M. Dagneau – appelez-le «docteur» puisqu’il vient de terminer son doctorat – pilote l’équipe de Parcs Canada qui explore la coque de l’Empress of Ireland cet été et qui va plonger pour la première fois afin d’explorer de près l’épave et de mieux connaître l’état du site.

Où travailler?
Il ne faut pas espérer le pactole ni la permanence immédiate dans ce domaine. On se doit d’être persévérant. Ceux qui engagent les archéologues subaquatiques sont avant tout les organismes gouvernementaux comme Parcs Canada, les musées, les sociétés d’histoire. Une tendance à la hausse: des firmes privées qui ont besoin d’une évaluation environnementale pour étudier l’impact de futurs travaux sur des sites archéologiques.

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À l’université

Voici les programmes offerts au Québec:

À noter
Une exposition de photos au Site historique maritime de la Pointe-au-Père souligne le 50e anniversaire du service d’archéologie subaquatique de Parcs Canada tout l’été.

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