Certaines personnes ne jurent que par la frénésie des métropoles, tandis que d’autres préfèrent les vastes espaces des régions éloignées. Tommy St-Pierre, lui, appartient à la seconde catégorie.
«J’ai bien essayé de travailler dans des grandes villes, mais j’ai vite réalisé que ça ne me convenait pas. Pour moi, la décision d’aller m’installer au nord du 49e parallèle n’a pas été difficile à prendre», affirme ce technicien d’entretien d’équipements mobiles chez ArcelorMittal à Mont-Wright, sur la Côte-Nord.
Il faut dire qu’un peu à la manière d’Obélix, ce solide gaillard de 26 ans est tombé très jeune dans la marmite. Il y a une vingtaine d’années, le père de Tommy, las de courir les chantiers afin de trouver du travail, a décidé de s’établir avec toute sa petite famille à Chapais, dans le Nord-du-Québec.
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C’est là que le jeune homme a développé son amour pour la nature… et pour les voitures. Après avoir entamé des études en génie, Tom, comme ses amis l’appellent, a décidé de changer complètement de branche en s’inscrivant à une formation professionnelle en mécanique d’automobile. «Je voulais faire de ma passion mon métier», explique-t-il simplement. Mais les emplois dans ce domaine n’étaient pas assez stables à son goût. Il est donc retourné à l’école pour y compléter une autre formation professionnelle, cette fois en mécanique d’engin de chantier.
Diplômes en poche, il a suivi les traces – et les conseils – de son père, qui travaille maintenant à Fermont. «Il m’a souvent répété que la sécurité d’emploi, c’était un critère très important. Dans le Nord, il a toujours réussi à avoir du travail à l’année. Ici, habituellement, les employés s’écœurent bien avant les employeurs!» lance-t-il en riant.
Outre sa sécurité d’emploi, Tommy apprécie aussi ses conditions de travail. «Les salaires sont compétitifs. Quant aux horaires, ils sont très flexibles. C’est plutôt pratique lorsqu’on doit quitter la ville pour une urgence familiale, comme un décès», dit-il.
Grâce à ses horaires souples, justement, le jeune homme dit ne pas trop souffrir de l’éloignement. «Le fait que mes parents habitent la ville voisine, ça aussi, ça aide!» reconnaît-il.
Malgré tout,Tommy ne sait pas encore s’il restera toute sa vie à Mont-Wright. «J’adore mon travail, insiste-t-il. Mais dans 10 ou 15 ans, j’aurai peut-être envie de relever de nouveaux défis.» Pour l’instant, toutefois, cet amateur de plein air profite pleinement de tout ce que la vie en région a à offrir. Ainsi, lorsqu’il n’est pas en train d’entretenir les camions de 400 tonnes et les autres machines d’ArcelorMittal, il enfourche soit sa motoneige, soit son vélo de montagne.
Quant aux gens qui voudraient eux aussi aller travailler dans le Grand Nord, Tommy n’a qu’un seul conseil à leur donner: prendre le temps. «Il faut un certain temps pour s’adapter à ce rythme de vie, pour développer de nouvelles amitiés, pour se sentir chez soi. Il ne faut pas brusquer les choses.»