L’école nous enseigne à régurgiter des connaissances, mais ce sont des compétences que les employeurs veulent vraiment.
L’école est le lieu par excellence de la transmission des connaissances. Pendant des années, les jeunes s’assoient dans une salle de classe exiguë où ils sont exposés à toute une panoplie de savoirs, car les adultes que nous sommes estiment qu’ils leur seront utiles un jour.
Pour nous assurer que ces connaissances ont été assimilées, les jeunes doivent passer périodiquement des examens. Lorsqu’ils les complètent avec succès et que leurs notes sont bonnes, leurs parents se montrent souvent très fiers. Les notes sont une preuve des aptitudes de leur enfant et de leur potentiel «d’aller loin dans la vie».
Pourtant, si ces mêmes parents y pensaient à deux fois, ils auraient peut-être une attitude différente. En effet, ceux d’entre eux qui réussissent leur carrière doivent cette réussite bien plus à des compétences qu’ils ont acquises en cours de route qu’aux seules connaissances scolaires.
Une compétence est la capacité de produire un résultat désiré. Sans compétences, les simples connaissances ne servent pas à grand-chose. Vous pouvez, par exemple, comprendre toutes les données et tous les termes contenus dans un rapport annuel quelconque. C’est là une connaissance qu’on peut facilement acquérir à l’école. Mais le résultat désiré par un employeur est de savoir s’il est opportun ou non d’acheter les actions de cette compagnie. Ce jugement se fondera non seulement sur les données, mais aussi sur leur signification et la décision qu’elle suggère. Voilà la véritable compétence, qui présuppose, mais dépasse la connaissance apprise à l’école.
Durant mon propre parcours scolaire, j’ai entendu bien souvent des professeurs avouer qu’ils ne savaient pas trop comment les savoirs qu’ils présentaient seraient utiles pour nous une fois sur le marché du travail. Ils espéraient simplement qu’en fournissant le plus de connaissances possible, les diplômés parviennent d’eux-mêmes à acquérir les compétences nécessaires.
Pourtant, ce que les employeurs veulent, ce ne sont pas de simples savoirs, mais des compétences ou, si vous préférez, des savoir-faire; ils désirent que les jeunes aient la capacité de produire les résultats désirés. Ne pas comprendre cette distinction entre connaissances et compétences conduit souvent à des échanges de sourds entre les employeurs et les acteurs de l’éducation. Certains professeurs semblent penser qu’une connaissance et une compétence, c’est la même chose.
Il faut évidemment éviter de généraliser. Plusieurs programmes de formation tentent de développer des compétences recherchées par les employeurs chez leurs étudiants. La tâche est alors plus aisée lorsque le programme de formation peut être associé à une ou à quelques fonctions précises sur le marché du travail.
Il ne faut pas se surprendre que ce soient ces mêmes programmes de formation qui présentent souvent les meilleurs taux de placement, par exemple les techniques physiques au cégep, les sciences appliquées à l’université et les programmes du domaine de la santé.