Les formations classiques ont maintenant de la concurrence. Les «boot camp» gagnent de plus en plus de terrain auprès des gens qui veulent obtenir une certification.
«Boot camp»: le nom évoque un camp militaire, de la sueur et de la boue. En réalité, les formations de ce type n’empruntent aux forces armées que leur nom et l’idée d’entraînement.
«Souvent, les ateliers de travail se tiennent en marge des conférences. Dans un boot camp, ce sont les conférences qui sont en marge des ateliers», explique Hugues Foltz, président et chef de la direction d’Ellicom, une entreprise de formation qui a imaginé il y a trois ans l’événement Boot camp. Ce dernier attire bon nombre de grosses pointures qui viennent partager avec les participants leur bagage d’expériences, comme David Berz, le directeur mondial de l’apprentissage et du développement de LinkedIn aux États-Unis.
Ce style a vu le jour à la suite de l’insatisfaction qu’exprimaient de nombreux participants à des conférences professionnelles. «Les gens trouvaient que les formations ne leur offraient pas assez de temps pour appliquer les concepts ni pour échanger avec les experts», mentionne Hugues Foltz.
On n’a qu’à penser aux travaux universitaires, qui font partie depuis longtemps de toute bonne stratégie d’apprentissage. Pour assimiler des concepts plus facilement, rien de mieux donc que d’effectuer des travaux pratiques. Surtout lorsqu’on s’inscrit à une formation dans le but d’obtenir une certification.
Ces événements sont orientés vers la pratique plutôt que vers la théorie. Et on peut en créer à toutes les sauces. L’École d’entrepreneurship de Beauce (EEB) a par exemple organisé une formation «express» de 120 minutes qui visait à faire ressortir le meilleur des compétences entrepreneuriales. C2-MTL réinvente aussi le concept du colloque et offre des ateliers collaboratifs et un «boot camp» sur la création.
Qu’attendre d’un «boot camp»?
Une journée dans un «boot camp», concrètement, ça ressemble à quoi? Les ateliers dépendent nécessairement de la créativité des organisateurs. À l’événement Boot camp, qui s’est déroulé durant deux jours en juin dernier, on comptait 12 ateliers pratiques de travail, animés par des experts du domaine.
C’est l’échange entre les participants qui est le plus apprécié dans ces formations. On veut avoir du temps pour discuter avec les autres, mais aussi avec les animateurs ou les conférenciers. Trop souvent, les gens qui assistaient à des conférences constataient qu’on ne leur laissait qu’une dizaine de minutes pour poser des questions à la fin de la présentation. Étant donné le nombre de participants qui vont parfois à ces conférences, on rentrait souvent bredouille à la maison.
«Chaque année, on met en place de nouvelles formules pour faire vivre aux participants une expérience collaborative, précise Hugues Foltz. Par exemple, à l’heure du lunch, on distribue des étiquettes de couleur pour représenter les champs d’intérêt des participants et les orienter vers les bonnes tables pour stimuler les discussions.»
Création, discussions, exercices, travaux… les «boot camps» sont loin de donner l’impression qu’on y «fait ses heures» de formation sans y mettre un peu de soi. Engagez-vous, qu’ils disaient…