Une coalition d’organismes de protection du territoire veut un «Plan Sud pour le Québec» dans le territoire situé sous le 49e parallèle et un plan chiffré doit être mis en place.
Le «Plan Sud pour le Québec» s’inspire de son alter ego, le Plan Nord, mis en place par le gouvernement libéral de Jean Charest en 2011. Le Plan Nord avait la mission «de contribuer au développement intégré et cohérent du territoire nordique québécois» se situant au-dessus du 49e parallèle. Des mesures de protection y étaient aussi intégrées.
Le directeur général du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCRE), Martin Vaillancourt, souhaite des mesures de protection s’inspirant de celles du Plan Nord, mais pour le Sud. «Le Plan Nord du gouvernement du Québec prévoit consacrer 50% du territoire au nord du 49e parallèle à des usages non industriels, incluant la protection de l’environnement et la sauvegarde de la biodiversité. Considérant que les pressions humaines exercées sur les milieux naturels sont plus fortes encore au sud du 49e parallèle, il devient urgent de mettre en œuvre un Plan Sud!» a-t-il fait savoir par voie de communiqué.
La coalition regroupe dans son livre blanc des «grandes orientations» visant la protection de la biodiversité dans le sud du Québec. Elle recommande, par exemple, de «réduire l’étalement urbain aux dépens des milieux naturels et agricoles, notamment grâce à la densification». Ou de «modifier la Loi sur l’expropriation afin que l’acquisition de milieux naturels par expropriation puisse se faire sur la base de la juste valeur marchande». Ainsi, les municipalités «n’auraient pas à verser une indemnisation aux propriétaires pour d’hypothétiques projets de développement».
Un récent rapport de l’organisme Habitat constatait que, dans la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), il ne reste qu’environ 25% du territoire sous forme d’écosystèmes naturels.
Lutter contre les changements climatiques
Implanter des mesures de protection de la nature aiderait d’ailleurs à lutter contre les changements climatiques, selon la coalition. «La biodiversité et les milieux naturels offrent des services écosystémiques essentiels aux êtres humains (purification de l’air, gestion de l’eau, etc.) et augmentent la résilience aux intempéries naturelles (vagues de chaleur, pluies diluviennes, etc.). Près du tiers des efforts requis pour l’atténuation des changements climatiques passeraient par l’application de solutions fondées sur la nature.»
Il est proposé au gouvernement du Québec d’utiliser ce Livre blanc pour réaliser un Plan Stratégique Nature 2022-2030 chiffré pour tout le territoire québécois situé au sud du 49e parallèle.
Le «Plan Sud pour le Québec» est une demande d’une coalition de différents organismes de défense de l’environnement composée du Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ), du Centre de la science de la biodiversité du Québec (CSBQ), de la Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais, de la Chaire Liber Ero en biologie de conservation de l’Université McGill et du Réseau de milieux naturels protégés (RMN).