La production de pétrole au Canada dépasse les volumes prépandémiques pour le mois de novembre 2021, constate le dernier bilan sur l’énergie de Statistique Canada. Depuis décembre 2019, cette production de pétrole brut et de produits équivalents a baissé, puis a fluctué et n’a pu être dépassée qu’en octobre 2021, presque deux ans plus tard.
«La production de pétrole brut et de produits équivalents s’est chiffrée à 23,7 millions de mètres cubes en novembre. Bien qu’elle soit en baisse par rapport au mois précédent, où elle a atteint son plus haut niveau depuis décembre 2019», indique Statistique Canada dans son plus récent bilan de l’énergie pour novembre. Le mois dernier, d’octobre 2021, la production de pétrole brut s’établissait à 24,4 millions de mètres cubes.
Même si le mois de novembre 2021 est globalement en dessous du mois d’octobre 2021, qui marque le niveau de production le plus haut depuis décembre 2019, la production est demeurée forte comparativement à novembre 2020 (+3,8%).
Ces différents chiffres en augmentation sont principalement dus à l’extraction de sables bitumineux, qui a augmenté de 4,9% pour s’établir à 15,8 millions de mètres cubes au mois de novembre dernier. «Il s’agit d’une neuvième augmentation mensuelle consécutive d’une année à l’autre, au moment où la demande de produits énergétiques est demeurée forte», précise Statistique Canada.
Au niveau de la production de gaz, le Canada enregistre une cinquième hausse mensuelle consécutive d’une année à l’autre. Elle s’établit à 613,1 millions de gigajoules en novembre, en hausse de 8,0% par rapport à l’an dernier.
Réduction nécessaire, souligne Équiterre
L’organisme environnemental Équiterre considère que la réduction des GES va de paire avec la réduction de la production de pétrole. «De tels niveaux de production de pétrole témoignent de l’ampleur du défi qui nous attend collectivement. Un jour, il faudra que l’on comprenne qu’il est complètement illogique de produire davantage d’hydrocarbures et de réduire nos GES. Contrairement à ce qu’essaie de nous faire croire l’industrie des énergies fossiles. Un plus un égale 2, ça n’égale pas moins un!», a réagi Émile Boisseau-Bouvier, analyste des politiques climatiques chez Équiterre.
Le Canada devrait, d’ici la fin de mars 2022, présenter un plan de réduction des émissions des GES pour 2030.
«L’économie est repartie sur des vieilles bases qui sont problématiques. Malgré quelques efforts, les gouvernements n’ont pas su insuffler un électrochoc dans leurs investissements de relance pour pouvoir restructurer l’économie, et faire en sorte qu’on fasse une transition juste et verte. […] L’heure n’est plus aux beaux discours mais à l’action concrète et convaincante», a commenté le responsable de la campagne Climat-Énergie à Greenpeace Canada, Patrick Bonin.
Vers l’électrique?
Statistique Canada constate que la production d’électricité a continué de diminuer en novembre pour atteindre 51,7 millions de mégawattheures (MWh), en baisse de 3,0%, par rapport à l’année précédente. C’est la production d’hydroélectricité (-3,9%) et la production d’électricité à partir d’énergie nucléaire (10,2%) qui ont contribué à cette baisse, alors que la production d’électricité à partir de combustibles, y compris la biomasse, s’est accrue de 4,8%.
Québec, de son côté, veut resserrer les règles entourant la vente de véhicules à essence afin de se rapprocher de sa cible de 100% de ventes de voitures électriques d’ici 2035. Sur la feuille de route du gouvernement du Québec, le nombre de véhicules électriques neufs vendus devra respecter un quota minimum. Dès 2025, 17,5% des voitures neuves vendues devront être électriques. Cette proportion sera multipliée par quatre pour atteindre 77,5% en 2030. La cible de 100% devra être atteinte en 2035.