Dire qu’en 2015, quand j’ai sorti mon premier livre, personne ne se sentait concerné par le gaspillage alimentaire. Personne!
Par chance, avec les années, et probablement en étant confronté.e.s aux changements climatiques et à l’inflation, on s’est mis à le reconnaître.
Petit rappel : le gaspillage alimentaire vise les aliments destinés à la consommation humaine qui auraient pu être consommés, mais qui se retrouvent au compost ou à la poubelle.
Mais pourquoi lui consacre-t-on une journée internationale? C’est pas un peu intense? La raison est bien simple : les pertes et gaspillages de nourriture représentent 8 à 10 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, selon l’ONU, et contribuent à l’instabilité du climat.
C’est aussi 2,2 millions de tonnes d’aliments comestibles qui sont jetés chaque année, pour une facture de plus de 20 milliards de dollars aux Canadiens!
À mon avis, le problème avec les statistiques c’est que les résultats nécessitent une analyse rigoureuse par les experts pour qu’on en comprenne bien les nuances et l’impact sur l’environnement. Et avouons-le, ça ne nous dit absolument rien sur notre pouvoir d’agir!
Une journée comme aujourd’hui, ça sert à mettre en lumière la problématique, oui, mais aussi toutes les solutions possibles pour faire partie du changement.
Vous avez un grand pouvoir : c’est celui de consommer à 100% les aliments que vous avez achetés. Ce qui nous coûte cher, ce n’est pas tant ce qu’on achète, mais plutôt ce que l’on gaspille.
Malgré l’inflation, je ne me prive généralement pas d’acheter des aliments puisque j’optimise mes achats et que je mange 100% de leur potentiel comestible.
Bon, je ne vous cacherai pas que dernièrement, j’ai boycotté une laitue iceberg à 6,50$, mais c’est surtout parce que je savais que je pouvais acheter la romaine juste à côté pour le tiers du prix.
Une étude récente démontrait que pour le ménage canadien moyen, 140 kilogrammes de nourriture serait jetée par année au coût de plus de 1 300 $ sur 12 mois. Ça fait mal au portefeuille, ça! Avec le temps, en sauvant ma bouffe, j’ai appris que non seulement j’aimais bien avoir ces 1300$ supplémentaires dans mes poches, mais aussi que ça me permettait de faire d’autres types d’économies.
La cuisine zéro gaspillage m’aide à gagner du temps, de l’énergie (donc de réduire ma charge mentale) mais aussi de sauver sur ma consommation énergétique. En m’amusant à donner plusieurs vies à mes surplus pour éviter de m’en lasser, en intégrant les «déchets alimentaires» à mes menus pour bonifier mes repas, ou en réorganisant les zones de conservation dans ma cuisine, je pose des petits gestes qui ont un grand impact sur l’environnement, mais aussi sur mon budget.
Mon meilleur truc : partez de ce vous connaissez déjà! Ne tombez pas dans le piège de l’ultra performance en voulant avoir tout bon. Je vous préviens : vous n’y arriverez pas et vous deviendrez bien frustré.es! Apprenez plutôt à prendre plaisir à réinventer vos recettes favorites en substituant quelques ingrédients par d’autres que vous avez sous la main.
Un repas à la fois, vous changerez tranquillement vos comportements de consommation. J’ai confiance que si vous choisissez de changer vos habitudes dans le plaisir, plutôt que dans la performance, vous vous découvrirez des talents de superhéros de l’environnement.
La Journée internationale de sensibilisation à la perte et au gaspillage d’aliments se déroule tous les ans le 29 septembre.