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Smog: prendre quelques précautions pour pitou et minou

Quelles sont les conséquences de l’air contaminé par la fumée sur les animaux de compagnie qui ont besoin de se mettre le museau dehors? Photo: page Facebook de l’Associations des médecins vétérinaires du Québec en pratique des petits animaux

Le smog qui plombe le ciel de Montréal, occasionné par des concentrations élevées de particules fines provenant des incendies de forêt sévissant dans la province, fait beaucoup jaser. Mais quelles sont les conséquences de l’air contaminé par la fumée sur les animaux de compagnie qui ont besoin de se mettre le museau dehors? Quelles précautions doit-on adopter afin d’assurer leur bien-être?  

Métro s’est tourné vers le porte-parole de l’Association des médecins vétérinaires du Québec (AMVQ) en pratique des petits animaux, Michel Pepin. 

Durée et intensité de l’exposition 

Avec leur odorat bien plus développé que celui des êtres humains, les animaux de compagnie, les chiens en particulier, sont sensibles aux perturbations de l’air. Ils subissent eux aussi les contrecoups de l’air pollué par le smog ou la cigarette. 

À l’instar des êtres humains, en période de smog, tout est une question de durée d’exposition et d’intensité de l’exposition, affirme le Dr Pepin. En ce moment, si l’on vit en Abitibi-Témiscamingue, le risque qu’un animal développe des symptômes est plus accru qu’en période de smog occasionnelle à Montréal, explique-t-il. 

Yeux irrités ou qui coulent, nez qui coule, gorge irritée, toux, problèmes respiratoires et apathie constituent des symptômes pouvant découler d’une exposition prolongée au smog.  

Dans un tel contexte, nos compagnons quadrupèdes peuvent également avoir moins faim, ce qui peut accroître fatigue ou apathie. Les minets peuvent avoir envie de se cacher davantage. 

N’oublions pas de tenir compte de la température en général, qui influe déjà à la base sur les animaux domestiques. Jumelée au smog, une période de grande chaleur peut exacerber des symptômes, rappelle le Dr Pepin. « Une journée fraîche avec du smog, ce n’est pas la même chose qu’une journée très chaude avec du smog. Ça ajoute une couche », indique l’expert, qui rappelle de bien hydrater les animaux à l’eau fraîche et ne pas s’inquiéter s’ils mangent moins. 

Âge et état de santé de l’animal 

Entrent également en ligne de compte l’âge et l’état de santé de l’animal. L’air contaminé peut exacerber des symptômes chez les chiens et les chats aux prises avec des problèmes cardiaques ou respiratoires.  

Par leur morphologie, certaines espèces au nez plus aplati, tels le bouledogue ou le boxer, sont de surcroît plus sujettes à des problèmes. C’est que leur système respiratoire est moins développé et moins efficace qu’une espèce au long nez, comme un labrador, souligne le Dr Pepin.  

« Si on a un bouledogue obèse âgé qui n’est pas en forme, il est possible que la pollution l’affecte plus qu’un jeune labrador en forme qui court partout », illustre-t-il. 

À ce titre, les précautions sont de mise — un animal ne devrait pas se retrouver aux urgences en raison du smog, fait-il observer. Il suggère aux gardien.ne.s de prendre les devants et de s’assurer d’avoir chez soi la médication appropriée.  

Peut-être faudra-t-il augmenter la médication ou les traitements de son minet asthmatique. « Un bon pourcentage de chats souffrent de ce genre de problèmes », précise le Dr Pepin, ajoutant qu’il ne faut pas hésiter à demander conseil à un.e vétérinaire. 

« Et n’attendez pas le 1er juillet quand tout sera fermé pour aller chercher la pompe de votre chat asthmatique », conseille-t-il. 

Recommandations 

Oui, les chiens doivent tout de même sortir en période de smog. Il importe toutefois de réduire le temps à l’extérieur ainsi que l’intensité des exercices, indique l’expert. Ce n’est pas le moment approprié pour s’adonner à la course à pied ou rouler à vélo en compagnie de son compagnon canin. 

Cependant, « si notre chat est habitué de sortir, peut-être que cette journée-là, il vaut mieux le garder en dedans, même s’il n’est pas content. Il peut se passer de quelques jours à chasser les oiseaux. » 

Les recommandations à l’égard des chats et chiens s’apparentent au bout du compte à celles que l’on destine aux êtres humains. Les oiseaux, en revanche, sont « beaucoup plus fragiles », fait remarquer le médecin vétérinaire. Il est préférable de les éloigner d’une fenêtre ou de les déplacer au sous-sol, si l’on en a un. 

En ce qui concerne les compagnons sur quatre pattes, « il y a des effets, mais il ne faut pas paniquer non plus », souligne l’expert.  

Les recommandations émises envers la population varient selon le degré de pollution de l’air, et il en est de même avec les animaux de compagnie. Si votre ville ou région est vraiment contaminée, il peut être favorable de faire héberger votre animal dans un lieu qui l’est moins. 

« Si on vous recommande de quitter la ville, on ne laisse pas ses animaux derrière soi », tient à souligner le Dr Pepin.  

Finalement, au regard de la pénurie de personnel dans les cliniques vétérinaires, Michel Pepin rappelle l’importance de prendre de précautions. Car des périodes de smog ou de chaleur intense, l’on en affrontera d’autres. 

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