La masturbation féminine semble de moins en moins taboue et c’est… réjouissant! Toutefois, il reste encore pas mal de choses inusitées que tout le monde devrait savoir à ce sujet. En voici cinq.
Pour bâtir cette liste, Métro s’est entretenu avec les deux autrices du Petit manifeste de la masturbation féminine, paru ce mois-ci aux Éditions de l’Homme.
1) L’urètre contribue au plaisir
Vous avez bien lu. C’est qu’il travaille en synergie avec le clitoris. Pour définir la notion de plaisir associée à l’urètre, les autrices parlent de «complexe urétro-clitoridien-vaginal».
«[Le clitoris] est situé par-dessus l’urètre et par-dessus le vagin, donc il chevauche ses deux orifices. Ils sont comme liés, si on touche l’intérieur de notre vagin, on stimule du même coup l’urètre et le clitoris», explique la sexologue Mélanie Guénette-Robert.
Le plaisir ne vient donc pas seulement du gland du clitoris que l’on voit à l’extérieur. De plus, le complexe urétro-clitoridien possède des milliers de terminaisons nerveuses. Ça en fait des sensations!
2) Ne pas aimer l’orgasme, c’est possible
Pulsations dans le bas-ventre, contractions dans l’utérus, rythme cardiaque effréné: atteindre l’orgasme peut être un moment grisant. Mais ce n’est pas le cas pour toutes les femmes!
D’après Mélanie, l’orgasme est très subjectif et peut être déconcertant pour certaines, surtout la première fois.
«Il y a certaines personnes qui vont dire que c’est très agréable, c’est l’extase, d’autres qui vont parler d’une petite mort, de ne plus habiter leur corps, énumère-t-elle. Y’en a aussi pour qui certains orgasmes vont être désagréables.»
La bonne nouvelle, c’est qu’on n’a pas besoin de jouir pour avoir du plaisir en se masturbant, ajoute Mélanie.
3) Jamais trop vieille pour se masturber
La comédienne et coautrice du manifeste Roxane Gaudette Loiseau est catégorique : il n’y a pas de date de péremption sur la sexualité et les femmes peuvent se masturber jusqu’à leur dernier souffle. «Si elles en ont envie», ajoute-t-elle.
Bien entendu, notre corps — et donc notre réponse sexuelle — change en vieillissant. Il faut apprendre à vivre avec et à l’accepter.
Par exemple, on peut prendre de la médication hormonale pour lutter contre la sécheresse vaginale après la ménopause, rappelle Roxane. Le lubrifiant est aussi une bonne option.
Le plaisir, lui, ne disparaît pas.
4) Tout le monde peut se donner du plaisir
Oui, tout le monde peut se masturber, y compris les personnes en fauteuil roulant ou celles qui vivent avec une déficience intellectuelle.
Et pourtant, des membres de leur entourage pensent toujours le contraire, déplorent les autrices.
«C’est sûr qu’il y a des techniques et des objets qui sont moins adaptés, il faut se renseigner. Moi, je pense que tout le monde mérite d’avoir une éducation à la sexualité qui est inclusive», martèle Mélanie.
5) Se masturber est une forme de self-care
On ne le répétera jamais assez: la masturbation n’est pas une activité immature, mauvaise ou égoïste. Ça comporte même de nombreux bienfaits physiologiques, dont l’amélioration du sommeil et la réduction de l’anxiété.
D’après Mélanie, la masturbation répond aussi à des besoins différents que ceux assouvis par une partie de jambes en l’air à deux (ou plus, on ne juge pas).
Par exemple, certaines personnes n’ont plus la pression de jouir de façon théâtrale et bruyante pour avertir son partenaire. On y va aussi plus à notre rythme et selon nos préférences personnelles.
Mélanie rappelle que l’idéal est tout de même d’avoir une bonne communication au lit. Et pour ce faire, il faut parfois se masturber en solo, mieux comprendre son corps afin d’être davantage à l’aise et à l’écoute de l’autre.
«Avant d’être en mesure d’être intime avec des personnes, il faut être en mesure d’être intime avec soi-même», précise la sexologue.
Maintenant que tout ça est dit, ne reste plus qu’à s’enfermer dans sa chambre ou dans sa douche…
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Petit manifeste de la masturbation féminine
Par Roxane Gaudette Loiseau et Mélanie Guénette-Robert, Éditions de l’Homme, novembre 2021, 24,95$