À l’approche du réveillon, plusieurs n’ont pas encore finalisé leurs courses de Noël. Malgré le contexte pandémique qui chamboule le quotidien et l’organisation, l’explication se trouverait ailleurs. Selon des neuroscientifiques américains, la cause principale serait, tout simplement, la procrastination.
«Je n’ai pas encore fini mes cadeaux, ça va être la course d’ici demain». Comme de nombreux consommateurs, Alexis a repoussé tout au long de l’avent la chasse au cadeau de Noël. Pourtant, le jeune homme de 22 ans réfléchit à la meilleure manière de combler ses proches depuis la fin du mois de novembre. «Tous les ans, c’est pareil, regrette-t-il, j’y pense, j’y pense, mais je ne le fais pas.»
Cette année, les excuses ne manquent pas pour expliquer un tel retard. La pandémie, la peur de se retrouver dans un magasin bondé de monde ou tout bonnement le manque de temps pour effectuer la tâche. Mais, selon le média scientifique Discover, la science a une autre explication, un peu plus surprenante.
Offrir un cadeau à quelqu’un, principalement à un proche, c’est prendre le risque de «tomber à côté» et ainsi de décevoir l’être aimé. «L’anxiété peut provoquer une certaine nervosité, car le cerveau déclenche une substance chimique appelée norépinéphrine. Un cerveau anxieux diminue également les niveaux de sérotonine, qui régule l’anxiété et le bonheur», explique le psychiatre Sam Zand au magazine américain.
Une forme de résistance à l’esprit de Noël
L’angoisse de décevoir pousserait le consommateur à retarder autant que possible le moment fatidique de l’achat des cadeaux. Procrastiner permet au cerveau de libérer momentanément de la dopamine, l’hormone du bonheur. La perspective de passer des heures devant son ordinateur pour trouver les cadeaux parfaits ou déambuler dans un centre commercial ne permettrait pas de libérer la précieuse dopamine. Face à cette perspective le cerveau choisirait donc la première option, remettre à plus tard.
La magie de Noël serait également en cause. Portée par les publicités, les comédies romantiques et les chansons de Noël, cette fête de fin d’année se doit être le moment de famille qui se déroule à la perfection. Chez les retardataires, il y aurait une «forme de résistance inconsciente, une façon de dire je n’aime pas cette fête», explique le psychanalyste Saverio Tomasella dans les colonnes de Paris Match.