Avez-vous déjà tenté les filtres beauté sur TikTok? Les applications de retouches pour modifier votre selfie? Quels impacts ont-ils sur votre estime et votre vision de la beauté? ÉquiLibre, organisme militant pour le développement d’une image corporelle positive, vous propose de prendre le temps d’y penser en cette journée sans maquillage à l’ère du numérique.
Ce serait 27% des adolescent.e.s et 22% des jeunes adultes qui trouvent qu’il est acceptable de modifier ses photos sur les réseaux sociaux dans le but d’améliorer son apparence, selon un sondage Léger commandé par ÉquiLibre et mené auprès de 1808 Québécois.es en 2022.
Ne voulant pointer personne du doigt ou imposer quoi que ce soit, l’organisme se permet tout de même de soulever des questionnements quant à notre rapport aux standards physiques et à l’importance que l’on accorde à l’apparence, autant en ligne que dans la vraie vie.
Des filtres canins au Bold Glamour
La nature des filtres a beaucoup changé depuis que l’application Snapchat a ajouté, en 2016, l’option d’ajouter des traits de chiens à ses photos. «On sait que les filtres ont un lien avec l’insatisfaction corporelle et que leur utilisation est très présente chez les ados, explique à Métro Andrée-Ann Dufour Bouchard, nutritionniste et cheffe de projets chez ÉquiLibre. Les filtres ont beaucoup évolué : au début, c’étaient des filtres avec des faces de chiens, des visuels plus rigolos. Ça n’avait pas le même impact que ça a actuellement. Les plateformes se sont beaucoup adaptées et ont ajusté leurs filtres qui entretiennent [un idéal de beauté].»
Le populaire filtre TikTok Bold Glamour, qui repulpe les lèvres, enlève la texture de la peau et définit les sourcils, a d’ailleurs été utilisé dans 70 millions de vidéos depuis son apparition sur la plateforme en février 2023.
S’accepter à l’ère du numérique
Bien que l’organisme fasse de la sensibilisation à l’année quant aux standards de beauté et à la diversité corporelle – entre autres –, ÉquiLibre est surtout connu pour la Journée sans maquillage, initiative qui a su évoluer en 13 ans, passant d’inciter les femmes à ne pas se maquiller lors d’une journée précise de l’année – ce qui avait été critiqué notamment pour le fardeau encore mis sur les épaules des femmes – à un mouvement plus inclusif et dans l’air du temps.
«Les réseaux sociaux sont souvent critiqués pour leurs impacts sur l’image corporelle et l’estime de soi, mais en même temps, ils sont là pour rester et on ne veut pas les bannir ou les démoniser […] On peut donc essayer d’utiliser les réseaux sociaux à bon escient pour essayer d’en retirer le meilleur», explique la cheffe de projets. On entend par «bon escient» le fait de suivre des comptes de personnes qui se montrent de manière authentique, qui abordent la diversité corporelle et, à l’opposé, le fait de ne plus suivre ce qui nous fait nous sentir mal dans notre peau.
Et quand la vie en ligne devient trop confrontante, on fait quoi?
Même si on a conscience que les images diffusées sur le web ne reflètent pas la vraie vie, on peut se sentir mal, angoissé.e et complexé.e par ce que l’on y observe. Notre intervenante a quelques conseils pour mieux affronter ces moments:
– «S’observer est la première étape» : réaliser quelle action posée nous fait sentir dans un état négatif.
– Décrocher de la vie virtuelle un certain temps, au besoin.
– «Ne pas hésiter à en parler aux gens autour de nous : tout le monde n’est pas toujours bien dans sa peau, tout le monde a une certaine pression de correspondre à un certain standard, à certains degrés, donc en parler à notre entourage peut normaliser l’émotion, permettre de se partager nos trucs, et nous ramener à ce qui est vrai.» Sinon, «on peut en parler à des lignes comme Tel-jeunes et Jeunesse, J’écoute».
– «Essayer de remplir notre quotidien par autre chose que les réseaux sociaux comme des activités qui nous font du bien – des loisirs, des relations sociales, des sorties avec des ami.e.s, des sports, de l’art.»
Pour écouter l’épisode de balado Les normes de beauté à l’ère du numérique, c’est ici.
Pour suivre le compte Instagram d’ÉquiLibre, qui publiera du contenu de sensibilisation toute la semaine, c’est ici.