La ligne montréalaise de vêtements éthiques OÖM fête ses cinq ans de commercialisation. Et les affaires vont bien pour les fondateurs, Pascal Benaskas-Couture et Pascale Clauzier, pour qui les principes sociaux, éthiques et biologiques justifient davantage l’existence de leur entreprise de vêtements que leur intérêt pour la mode.
Pascal Benaskas-Couture parle de sa gamme de vêtements, qu’on peut reconnaitre grâce au fameux bouton rouge qui interpelle les «consomm’acteurs» actifs, urbains et branchés désireux de «se vêtir de conscience».
Qu’est-ce qu’une gamme de vêtements éthiques, précisément?
Premièrement, il faut dire que le sens du mot «éthique» est très large; il s’agit d’une notion très élastique. Plus il y a de variables qui s’additionnent, plus le produit est éthiquement intégré. Chez OÖM, on trouve dans notre équation éthique la variable locale, car nos vêtements sont faits au Québec, la variable sociale, car ils sont faits par des organismes d’insertion sociale, la variable écologique, car nos tissus sont biologiques et nous recyclons le plus possible, en utilisant, entre autres, nos retailles.
Croyez-vous que les entreprises éthiques sont en expansion?
Je crois que oui, et quelques indices le prouvent. Par exemple, de plus en plus de créateurs québécois utilisent du coton biologique pour fabriquer leurs vêtements. Il s’agit simplement que chaque entreprise fasse de petits gestes.
En cinq ans, avez-vous noté des changements dans la vision qu’ont les Québécois des mouvements éthiques, écologiques et sociaux?
Il y a une grande évolution et une ouverture d’esprit dans la mentalité québécoise depuis quelques années, surtout pour ce qui est des produits québécois, le made in Québec. Les médias ont joué un rôle important là-dedans. Pour nous, cette prise de conscience s’est traduite par une augmentation des achats de nos vêtements dans les centres urbains, mais aussi aux quatre coins de la province grâce à notre boutique en ligne.
OÖM a maintenant trois collections : OÖM Ethikwear, Rêv-evolution (vêtements promotionnels) et la toute nouvelle Bébé OÖM. Comment est née votre gamme de vêtements pour bébés?
Elle est née d’une accumulation de retailles et d’une menace de notre coupeur, qui voulait les jeter si nous ne les utilisions pas. On se sert donc maintenant de nos fins de rouleaux pour faire nos vêtements pour bébés. On a voulu y inscrire des messages à caractère positif et engagé; la plupart sont en français, ce qui est rare dans l’industrie du vêtement pour bébés.
Nouveau service de récupération de vêtements
Afin d’être toujours un peu plus éthique, OÖM lance un nouveau programme pour ses cinq ans: la récupération de vêtements OÖM. «Qu’y a-t-il de plus éthique que de donner une deuxième vie à un vêtement? questionne Pascal Benaskas-Couture. Nous invitons maintenant les gens à nous retourner leurs vieux vêtements OÖM en échange d’un bon cadeau de 5 $.
Nous nous rendons donc responsables de nos créations. Nous leur donnerons une deuxième vie, soit dans une friperie sans but lucratif, soit en faisant transformer ceux qui sont en fin de vie en
chiffons industriels par un organisme de réinsertion sociale.»