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Rachel Zoe: De styliste à célébrité

La célébrité de Rachel Zoe atteint des proportions quasi hollywoodiennes. Entretien avec la styliste américaine au sujet de sa nouvelle collection de vêtements, des semaines de mode, de son émission de téléréalité et de son évolution vers la création d’une grande marque.

La plupart des stylistes sont des créatures insaisissables qui, si elles font preuve de persévérance, peuvent acquérir une certaine gloire dans la blogosphère de la mode. S’ils connaissent du succès, ils peuvent même, à l’occasion, accorder une entrevue pour un magazine publié sur papier glacé. En revanche, Rachel Zoe jouit d’une célébrité qui atteint des proportions hollywoodiennes, avec tout ce que cela suppose. Et si vous avez régulièrement regardé son émission de téléréalité, intitulée The Rachel Zoe Project, il n’y a plus grand-chose que vous ignorez sur le désir de la styliste de se transformer son travail en une marque «style de vie». 

Dans le titre de son émission, le mot project  est incontestablement le mot clé. Quelques heures avant sa rencontre avec Métro, Rachel Zoe a an­noncé qu’elle allait dessiner sa collection de vêtements, ce qui fait d’elle, d’après le quotidien Women’s Wear Daily, «une styliste devenue célébrité et designer».

Quand avez-vous assisté à votre premier défilé de mode?
Je me souviens d’avoir assisté à un défilé de Marc Jacobs sans y avoir été invitée. J’occupais le poste d’adjointe et j’étais déterminée à y aller. Je patientais dans la file d’attente d’un kilomètre de longueur. Je me souviens que Patrick McMullan [le célèbre photographe du circuit social de New York] m’a vue à l’extérieur et m’a demandée qui j’étais. Ma réaction a été : «Qui êtes-VOUS? » Il a pris ma photo. Il avait l’air de penser qu’il allait prendre des photos de moi pendant longtemps. Il m’a fait entrer, et j’ai même fini par avoir une place assise. C’était le meilleur défilé de tous les temps. Au cours de la même année, j’ai moi-même piloté un avion pour me rendre aux défilés de haute couture à Paris. À mon avis, tout le monde devrait assister à un défilé de haute couture à Paris, que l’on aime la mode ou pas. Au fond, c’est com­me aller au théâtre, mais pour voir un défilé. 

Maintenant que vous faites beaucoup plus que du stylisme, comment déterminez-vous à quelles semaines de la mode vous irez?
Je suis très occupée. Pour moi, ces dernières saisons, le problème, c’est que je filme et promeus mon émission et que je développe des produits. New York est certainement importante pour moi. En général, je n’aime pas rater la Semaine de la mode de Paris. La saison dernière, physiquement parlant, je ne pouvais pas y participer ni à la semaine des Oscars. À la place, je suis allée à Milan. Bien entendu, je pouvais visiter le site style.com pour voir les défilés, mais de nombreux designers sont mes amis. J’essaie donc de me déplacer pour les soutenir. Par exemple, je ne manque jamais Oscar de la Renta, Marc Jacobs, Chanel et Calvin Klein. Je crois qu’il est important de donner au public de mon émission un aperçu de toutes les semaines de la mode. Elles sont totalement différentes les unes des autres.  

En réalité, considérez-vous que votre émission est un moyen pour les téléspectateurs de voir comment la mode fonctionne?
L’objectif de l’émission consiste à informer le public. Dans le cas des semaines de la mode, ils découvrent le charme particulier de chaque ville.

Vous imagineriez-vous abandonner le stylisme et cesser d’assister aux semaines de la mode un jour?
Je ne vous mentirai pas : il est difficile de tout faire. En même temps, je ressens une poussée d’adrénaline. Mais je suis fatiguée parce que je pense constamment à 20 choses. Une grosse première, la saison des prix, une collection pour QVC, le tournage de mon émission, les semaines de la mode. De plus, j’ai mon site Web. Au bout du compte, c’est mon nom qui figure sur la porte. Je dois être extrêmement soucieuse des aspects pratiques. Il y a un an, j’envisageais de faire une transition et de délaisser le stylisme. J’ai pris conscience que je ne pourrai jamais vraiment y renoncer. J’ai débuté en tant que styliste, et c’est au centre de ce que je fais.      

À l’ère des blogues sur le style de la rue, croyez-vous que les célébrités influent sur la manière dont les gens se vêtent autant qu’il y a cinq ans, disons?
Je crois que la mode et les célébrités s’alimentent constamment. Les célébrités agissent sur la mode et vice-versa.

Il y a plusieurs années, vous étiez au cÅ“ur du débat de la taille zéro à Hollywood lorsque les gens s’en prenaient à vous parce que des célébrités comme Lindsay Lohan et Nicole Ritchie avaient l’air très mince. Compte tenu de toute la mauvaise presse dont vous avez fait l’objet, avez-vous hésité à faire une émission de téléréalité? 
En 2006, c’est une chose très, très étrange qui s’est produite. Au départ, je me demandais si c’était une plaisanterie. Ces femmes incroyables, avec lesquelles je travaillais à l’époque, disaient qu’elles subissaient ça depuis des années. Peu importe. Les gens penseront ce qu’ils voudront. Quand j’ai décidé d’aller de l’avant avec l’émission, j’étais pétrifiée. Je croyais que ça leur donnerait plus de matériel pour me détester ou rire de moi. J’ignorais ce qui allait se passer. Pour moi, l’émission représentait un autre volet de mon métier et une autre possibilité de développer ma marque. Quand les gens ont regardé mon émis­sion, ils ont commencé à s’apercevoir que j’étais très gentille, que je traitais très bien mon équipe et que j’étais mariée à la même personne depuis 12 ans. Les gens ont eu l’occasion de me voir sous mon vrai jour. La personne que vous voyez dans l’émis­sion, c’est exactement moi, pour le meilleur ou pour le pire. Je ne suis pas cette person­ne froide du monde de la mode.      

Que pensez-vous du débat portant sur les mannequins ultra-minces et les manne­quins taille forte qui se poursuit dans l’industrie de la mode depuis quelques sai­sons? Estimez-vous que les
mannequins sont trop minces en général?

Je pense que Diane Von Furstenberg [présidente du Council of Fashion Designers of America] est en train de prendre des mesures incroyables pour s’assurer que ces jeunes filles sont en santé. Pour ce qui est de mon rôle, les gens cherchent toujours quel­qu’un à pointer du doigt. Mais plus de designers qu’avant sélectionnent des filles qui sont rondes, voluptueuses et manifestement en santé pour leurs défilés. On envoie un message. Il est clair que des mesures sont prises.

Pourquoi le poids et la taille irritent-ils tant les gens?
Le monde est obsédé par ça. Ça fait partie de notre cul­ture. Les cures, les détoxifications et les produits pour perdre du poids sont par­tout à la télévision et dans les magazines. C’est une grosse affaire. Je ne crois pas que le débat prendra fin dans un proche avenir. 

À quoi votre nouvelle collection de vêtements ressemblera-t-elle?
Elle comportera seulement des vêtements que je porterais moi-même. Il y aura des vêtements de sport incroyables. Il y aura aussi beau­coup de diversité et de vêtements pour la vie quoti­dienne. Et beaucoup de vêtements de jour et de soir. Coté prix, ils seront le plus abordable possible.

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