De blogueuse à auteure: Garance Doré parle de mode, de tendances et d’amour dans son livre Love, Style, Life, publié tout récemment. Métro l’a rencontrée.
Il y a 10 ans, Garance Doré, alias Mariline Fiori, a été une des premières photographes de mode de rue à faire sa marque. Ce n’est pas pour rien qu’elle se décrit elle-même comme une «blogueuse de la première génération». En d’autres mots, elle est devenue une personnalité en vue bien avant que la vague des médias sociaux déferle sur l’univers de la mode et elle compte aujourd’hui sur toute une équipe dans son studio new-yorkais.
Cette photographe d’origine corse n’a pas cessé de croquer sur le vif les invités de prestigieux défilés de mode, mais elle a ajouté une corde à son arc en photographiant les campagnes de marques comme Chopard, Superga ou J.Crew.
Pourquoi avez-vous attendu 10 ans avant de publier un livre?
J’avais certaines idées, mais je ne savais pas vraiment ce que je voulais en faire. Avec ce genre de livre, vous avez besoin d’un contenu fort; vous devez avoir quelque chose à dire.
Le mot Love arrive en premier dans le titre…
C’est d’abord parce que j’aime comment ça sonne! J’avais ces mots en tête depuis longtemps. Au début, je pensais intituler le livre Pardon my French ou quelque chose du genre, mais mes éditeurs m’ont dit que c’était un peu réducteur. J’ai toujours voulu parler d’amour, et ce n’est pas un sujet que j’aborde dans mon blogue. Avec un livre, on a le temps et la distance nécessaires pour le faire. Selon moi, avoir du style, c’est aussi être une belle personne, et les belles personnes connaissent l’amour. Love, Style, Life, c’est un mode de vie.
Vous êtes en quelque sorte l’ambassadrice du style à la française. Que pensez-vous de ce rôle?
Je suis très heureuse que les gens le disent! Je n’ai jamais vraiment songé à ce que les gens pensent de moi, mais je suis évidemment heureuse qu’ils aiment qui je suis. Je parle de mode depuis tellement longtemps… j’imagine donc que c’est plus à cause de mon œil que pour mon sens du style! D’ailleurs, je ne me mets pas tellement de l’avant dans mon blogue, mais j’imagine que même quand je présente d’autres personnes, à travers mes choix, on peut deviner mon style.
Vous avez interviewé Jenna Lyons, Emmanuelle Alt, Diane von Furstenberg et Drew Barrymore pour votre ouvrage. Pourquoi elles?
Parce qu’elles ont toutes joué un rôle déterminant dans ma vie. Je ne voulais pas faire simplement un livre où je donne des conseils. Je souhaitais aussi montrer quelles sont les personnes qui m’inspirent.
Vous avez toujours parlé ouvertement de votre vie privée quand vous étiez avec Scott Schuman et encore aujourd’hui avec votre nouvel amoureux, Chris Norton…
Je vois mes lecteurs comme des amis et j’ai l’impression que moins on fait de mystère, moins les gens nous posent de questions ou inventent des histoires.
À la question «Quelle tendance vous interpelle le plus pour l’année qui vient», Garance Doré répond: «Je ne sais pas si j’oserais, mais j’aime beaucoup les cheveux très frisés et courts, très années 1970!»
Comment trouvez-vous l’équilibre pour arriver à ne pas en mettre trop sur Instagram?
Tant que c’est une belle photo, je peux partager n’importe quoi! Sérieusement, il y a peu de choses que je ne ferais pas. La seule chose que je refuse, c’est la nudité. Je ne réfléchis pas trop. Partager des photos sur les médias sociaux, c’est comme respirer pour moi. C’est très naturel.
Quel conseil prodigueriez-vous à quelqu’un qui veut percer dans l’industrie de la mode?
Des stages! Créez un bon compte Instagram ou un site web. Actuellement, nous cherchons un responsable pour nos médias sociaux et nous surveillons les comptes sur Instagram. On peut vraiment travailler en mode sans avoir de diplômes.
Vous n’avez plus exactement le profil de la fille ordinaire. Comment faites-vous pour que vos lecteurs s’identifient toujours à vous?
Je reste simplement moi-même. S’ils critiquent le fait que j’achète quelque chose de cher, je leur réponds que c’est ma vie. Je pense que rester soi-même est la meilleure façon de gérer ce genre de situation. C’est possible de perdre des lecteurs, mais on en gagne d’autres. On ne peut pas toujours se demander à qui on s’adresse.
Qu’est-ce que vous détestez du monde de la mode?
Il n’y a rien que je déteste – haïr demande beaucoup d’énergie –, mais le problème autour du manque de diversité me dérange. Il y a aussi la question de la surproduction. Nous sommes dans un cercle vicieux où on fabrique trop de vêtements sans que ce soit nécessaire.
Garance Doré
Flammarion – 46,95 $
