Depuis six ans, Simon Daneault joint l’utile à l’agréable. Roulant à vélo de sa résidence à Sainte-Catherine jusqu’à son travail à Montréal matin et soir, le cycliste gagne du temps et garde la forme.
Lorsque la température est clémente, l’homme de 30 ans enfourche sa bicyclette et emprunte la piste cyclable qui longe le fleuve Saint-Laurent à partir du RécréoParc. Il tourne alors à l’estacade du pont Champlain, traverse l’Île-des-Sœurs et se rend jusqu’à son bureau dans le nord de l’île de Montréal, près de la station de métro Crémazie. Son trajet est d’environ une trentaine de kilomètres. Il lui faut environ 1h15 pour le compléter.
«Les gens qui savent que je fais 30 km à l’aller et au retour me traitent généralement de fou!, s’exclame-t-il en souriant. Au travail, il y a environ une quarantaine d’employés qui se rendent à vélo. Mais quand je leur parle de ma distance, ils deviennent verts!»
Le cycliste effectue ce trajet tous les jours de semaine d’avril à novembre. «La température la plus froide que je peux endurer, c’est environ -10 degrés», affirme-t-il. Dès qu’il ne pleut pas le matin, il prend son vélo, même s’il y a des risques d’averses plus tard dans la journée. «Je n’ai pas assez de temps pour sécher mes vêtements s’ils sont mouillés le matin, alors que le soir, ça ne me dérange pas quand j’arrive à la maison.»
À son travail, les employés ont accès à un centre d’entraînement ainsi qu’à des douches, ce qui lui facilite la tâche. Chaque deux semaines, il transporte un sac à dos rempli de vêtements propres qu’il laisse à son bureau, question de pouvoir s’habiller convenablement.
«C’est la première année que je fais ça. Avant, j’amenais mes effets dans deux bagages installés de chaque côté de la roue arrière tous les jours. C’était lourd et ça me ralentissait», explique-t-il.
Moins long qu’en auto
Simon Daneault ne voit que des avantages à choisir le vélo comme mode de transport.
«Plus la saison avance, plus je prends mon rythme. Ça finit par être plus rapide de me rendre à vélo à Montréal qu’en transport en commun, soutient celui qui fait le trajet en autobus l’hiver. En voiture, je n’en parle même pas. C’est trop long entrer et sortir de l’île de Montréal la semaine.»
Ce dernier ne cache pas que ses déplacements lui permettent de garder à la fois une bonne forme physique et mentale. «Pas besoin de faire d’autres activités pour m’entraîner l’été!» confirme-t-il.
«Ça affecte aussi positivement mon moral, ajoute-t-il. Quand je suis sur le point de recommencer à rouler en mars, je ne suis plus tenable. Ça me donne un moment à moi, sans personne autour.»
Outre pour le travail, Simon Daneault utilise aussi son vélo pour de multiples usages. Aller à la bibliothèque ou chercher sa fille à la garderie, se rendre à un rendez-vous; le vélo est «un bon dépanneur», affirme-t-il, puisque sa conjointe et lui n’ont qu’une seule voiture.
Environ une dizaine de kilomètres de son trajet quotidien s’effectue à Montréal. Au fil des ans, le cycliste s’est habitué à rouler parmi un grand flot de circulation.
«Il n’y a pas de piste cyclable partout à Montréal, alors je commence à connaître les endroits plus problématiques, comme les virages à gauche, explique-t-il. Je ralentis, je prévois le coup. C’est à moi de réagir avant les automobiles.»
Habitué aux longs trajets, il assure qu’il emprunterait son vélo plutôt que la voiture même si son employeur était situé encore plus loin.
Plus de courtoisie en banlieue
Même si les cyclistes se font plus rares en banlieue qu’en ville, le jeune père reconnaît que la courtoisie semble plus de mise sur la Rive-Sud.
«Les gens sont moins impatients ici qu’à Montréal, affirme-t-il. En ville, ils sont pressés et ne mettent le focus que sur leur destination. Ils ne semblent pas conscients de ce qu’il y a autour. Ici, j’établis un petit contact visuel avec l’automobiliste et il me laisse passer.»