La vaccination des garçons entre 11 et 14 ans, en plus des filles, «est une nécessité» pour éliminer les cancers du col de l’utérus et éviter ceux de la gorge et de l’anus, insiste l’Académie nationale de médecine dans un rapport rendu public lundi.
La vaccination contre les infections sexuellement transmissibles à papillomavirus (PVH/HPV) est recommandée pour toutes les jeunes filles de 11 à 14 ans. Et entre 15 et 19 ans en cas de rattrapage.
Elle est également recommandée jusqu’à l’âge de 26 ans chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Également chez des patients immunodéprimés.
Une vaccination pour tous les adolescents
Certains pays, comme les États-Unis, recommandent déjà la vaccination de tous les adolescents quelque soit leur sexe.
La couverture vaccinale du papillomavirus a été d’environ 72 pour cent chez les filles âgées de 12 à 14 ans et de 64 pour cent chez les filles âgées de 17 ans au Canada.
L’académie s’est déjà exprimée en faveur d’une vaccination universelle incluant les garçons le 20 mars aux côtés d’une cinquantaine de sociétés savantes et de syndicats médicaux, mais elle insiste dans son rapport sur des «aspects supplémentaires».
Elle y relève une nette augmentation de cancers de la gorge, ou cancers oropharyngés. Malgré une diminution des intoxications liées à l’alcool et au tabac. Ces cancers d’origine virale touchent des sujets plus jeunes (35-45 ans) que ceux liés à l’alcool et au tabac.
«L’incidence (nouveaux cas) du cancer du canal anal a augmenté de 56% depuis 1990. 93% de ceux-ci sont attribuables aux HPV» et «l’incidence est plus grande chez la femme (65%)», ajoute l’académie.
L’extension de la vaccination aux garçons présente un rapport «coût-efficacité» favorable. D’autant plus favorable que la vaccination des filles est faible, note-t-elle d’après des travaux belges.
«L’information (sur la vaccination, ndlr) doit concerner directement les enfants et ne pas se limiter aux parents» estime l’académie. Elle réclame donc «une véritable campagne d’information en milieu scolaire sur ces infections et leur prévention». Et la mobilisation des médecins de diverses spécialités.