À table

La réalité du cybersexe

L’internet a bel et bien contribué à  redéfinir nos méthodes de communication, mais le progrès technologique a également  engendré une nouvelle forme de sexualité. Quelle place doit-on laisser à la cybersexualité?

Clavardage à caractère sexuel sur les sites de rencontre et les forums pour adultes, sites pornographiques interactifs ou transmission d’images sexuellement explicites à l’aide de webcams… Je ne peux m’empêcher de m’interroger sur l’influence du monde virtuel sur la sexualité.

L’internet est devenu un moyen rapide, économique, permissif, voire simplifié d’explorer sa sexualité. L’anonymat associé au web permet de faciliter la prise de contact avec l’autre : l’interlocuteur peut être abordé (ou chassé) avec beaucoup plus de facilité que dans la réalité.

Certaines plateformes offrent également aux internautes la possibilité de se créer différentes «vies». À l’aide de profils identitaires multiples, on peut devenir qui on veut! Certaines personnes en arrivent même à traverser des frontières (lire?: réaliser des fantasmes secrets) qu’elles n’auraient jamais pu franchir dans le monde réel.

De plus, les adeptes bénéficient d’un contrôle constant de l’image qu’ils reflètent, tout en ayant la possibilité de vivre une panoplie de sensations fortes. Et il ne faut pas oublier que cette pratique est moins personnelle et engageante qu’un tête-à-tête.

Certains (le masculin est utilisé pour alléger le texte!) s’y adonnent simplement dans le but de satisfaire une curiosité sexuelle, de calmer leurs ardeurs ou de se procurer une nouvelle forme de stimulation. Cependant, d’autres se tournent vers le web pour «s’évader» d’une vie conjugale jugée routinière ou insatisfaisante. Bref, le cybersexe peut devenir une solution de rechange compensatoire, qui permettrait d’éviter de commettre l’adultère.

Quoi qu’il en soit, on passe d’une sexualité tangible à une sexualité virtuelle. La sexualité en l’absence du corps devient déculpabilisante, car les utilisateurs ont l’impression de respecter leur partenaire tout en assouvissant leurs tensions. Cela dit, dans le cas où il n’y aurait aucune rencontre physique, doit-on considérer la cybersexualité comme une forme d’infidélité? Pas évident de trancher, direz-vous, surtout lorsque l’ex-citation physiologique et psychologique reste la même, union corporelle ou pas!

Aussi brève soit-elle, une cyberrelation peut être aussi ravageuse qu’une relation extraconjugale. Les sentiments éprouvés restent les mêmes : trahison, colère, dévalorisation, confusion, honte, perte de contrôle, etc. Naissant souvent au sein de couples déjà «fragilisés», cette pratique envoie un message?: pourquoi faire des efforts pour préserver mon couple alors que tout est permis devant mon ordinateur? Voilà pourquoi le dialogue reste essentiel. Il est primordial de ne pas passer  la situation sous silence.

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