Évasion

L’Histoire de plein air au Québec

Montreal

L’histoire du plein air au Québec est riche, et l’engouement des gens d’ici pour les activités extérieures ne se tarit pas. Métro s’est entretenu avec Pierre Bélec, qui a cosigné avec Paul Larue Le Québec en plein air, un essai qui témoigne autant des débuts du plein air dans la province que de ses réalités actuelles et de ses perspectives d’avenir.

Vous soutenez que le plein-air, au contraire du sport, n’a pas d’aspect compétitif. Est-ce que cela en rend la pratique plus accessible pour un plus grand nombre de gens?
À notre avis, c’est certain. Et pourtant, les gouvernements mettent encore beaucoup plus d’argent dans les sports, ou les installations de compétition ou des compétitions internationales comme les olympiques. La compétition, c’est quelque chose qui fait partie de la vie d’à peu près tout le monde, à des degrés divers. Elle amène à une forme de réussite. Tandis que le plaisir de voir de belles choses, de se retrouver dans un milieu qu’on trouve emballant parce qu’il est beau, d’aller dans la nature pour pratiquer le plein air, c’est une forme de gratification immédiate.

À ses débuts, la notion de plein air était liée aux questions de santé. Est-ce que c’est toujours le cas?
C’est encore comme ça que les gens du mouvement voient les choses. Le plein air propose des activités qui ne sont pas liées à la compétition, à l’obtention de médailles ou à la performance, mais au plaisir et à la santé. Même aujourd’hui, en ville, les arbres et les morceaux de nature qu’il nous reste sont très importants pour la qualité de l’air, donc pour la santé et pour toutes les formes d’activités qu’on fait à l’extérieur, y compris la marche et le vélo.

À ceux et celles qui se demandent comment apprivoiser le plein-air, vous répondez qu’il ne faut surtout pas se précipiter au magasin. Pourquoi?
Parce qu’il faut d’abord voir ce qui va nous intéresser et jusqu’à quel point cette activité nouvelle va retenir notre intérêt par rapport à d’autres. Il y a aussi l’aspect consommation dont il faut se méfier. Pour apprécier une activité comme le kayak, je pense qu’il faut d’abord commencer dans un endroit où on en loue, où il y a un encadrement, et l’essayer pour voir si ça nous plait. Après, il faut se demander combien de fois on va en faire. Est-ce que ça vaut vraiment la peine d’acheter un kayak, ou si on ne ferait pas mieux d’en louer un? Pour les vêtements, c’est un peu différent. Quand on veut pratiquer activités «qui bougent», il faut absolument acheter des vêtements qui respirent, autrement on transpirera beaucoup trop.

«Le plein air se définit aussi comme une adaptation au climat et à la saison. Il y a beaucoup de pression pour que les villes construisent des terrains de tennis ou de soccer intérieurs. Ça a des conséquences sur les finances publiques. Alors que le milieu normal de la pratique, c’est l’extérieur.» –Pierre Bélec

Quand on demeure en ville, est-ce que c’est facile d’avoir accès à du «vrai» plein air?
Je le crois depuis bien des années. Il suffit de choses très simples. Imaginons que vous louez un canot et que vous vous retrouvez sur la rivière des Mille-Îles. Ce n’est pas loin, c’est juste au nord de Laval. On peut y aller en autobus. Du moment où vous êtes sur la rivière, vous vous retrouvez dans un monde complètement à part. Vous avez aussi des parcs forts intéressants aux deux extrémités de l’île, par exemple.

Ce qui va se passer dans les prochaines années, c’est une réappropriation, dans le cas de Montréal par exemple, de la rivière des Mille-Îles, de la rivière des Prairies, et même du fleuve Saint-Laurent. L’eau, c’est un milieu naturel très important, qu’il est possible de se réapproprier.

Souvent, quand on croise une personne sur un sentier, on se salue. Est-ce qu’il y a une étiquette à suivre en plein air?
Je ne sais pas si on peut dire que c’est une règle, mais il y a un besoin humain de se saluer et de se reconnaître. Plus important encore, dans l’étiquette du plein air, il y a le fait de ne rien laisser derrière soi. Et ça, ce n’est pas respecté par tout le monde! Et puis, jusqu’à un certain point, l’idée de ne pas remplir l’espace de son propre bruit, comme la radio. Même si on voit ça plutôt rarement.

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Le Québec en plein air
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