Herbe à poux, obstruction des trottoirs et de la visibilité aux intersections: qui est responsable de l’entretien des carrés d’arbre et saillies de trottoir dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve?
C’est la question que s’est posée Métro face aux témoignages de quelques résidents de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, mécontents du peu d’entretien observé de certains carrés d’arbre et saillies de trottoir dans l’arrondissement.
«C’est bien sympathique de vouloir faire du verdissement et des saillies de trottoir partout, encore faut-il se donner les moyens de les entretenir», a commenté Dominique Laurent sur le groupe Hochelaga MON quartier, photo à l’appui.
Prise au coin des rues Rouen et d’Orléans, la photo ci-haut montre une saillie de trottoir dont l’herbe montait à une hauteur de près de deux mètres. Métro n’a pu confirmer si celle-ci était envahie d’herbe à poux comme l’affirmait l’internaute, mais moins d’une semaine après la publication, des employés de la Ville sont intervenus sur les lieux. La résidente avait aussi effectué un appel au 311 quelques jours auparavant.
«L’équipe des parcs et de l’horticulture sélectionne avec soin des plantes horticoles vendues par des pépiniéristes. Les critères de sélection ciblés sont les suivants: préférence pour les plantes indigènes, rusticité, esthétisme, potentiel comestible ou attractif pour les pollinisateurs, etc.»
Arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve
Résidant dans le quartier Longue-Pointe et faisant le même constat sur la rue Notre-Dame, François Faulkner aimerait bien que les carrés de verdure, censés embellir le quartier, soient mieux entretenus.
«La mauvaise herbe est tellement haute qu’on cache les devantures des commerces», soutient l’homme à la retraite.
Un manque de ressources humaines
Interrogé par Métro, l’arrondissement affirme choisir les végétaux devant être plantés dans les saillies aux intersections afin que leurs dimensions finales ne dépassent pas un mètre de haut.
«Ceci permet de respecter le principe de voir lorsqu’on est conducteur et d’être vu lorsqu’on est piéton ou cycliste. Généralement, l’aménagement final prévoit également que des plantes plus basses soient plantées en bordure de saillies, là où le triangle de visibilité est plus critique», indique l’arrondissement.
Entretenues par la division des Parcs et de l’horticulture de MHM, les saillies seraient en augmentation constante, mentionne l’arrondissement, ce qui fait que «leur entretien ne peut pas toujours être fait aussi souvent que nécessaire».
Concernant l’herbe à poux, l’arrondissement admet qu’il n’y a pas d’inspection régulière qui est faite.
«Le territoire étant très grand, cela nécessiterait beaucoup de ressources humaines et financières. L’arrondissement a fait le choix de prioriser d’autres projets, par exemple la réalisation de projets spéciaux de verdissement, ou encore la poursuite de la plantation d’arbres sur le domaine public.»
L’arrondissement soutient que les carrés de verdure et les saillies aident à capter les eaux pluviales, augmentent la biodiversité, apaisent la circulation et contribuent à l’embellissement des rues.
La part des citoyens
En revanche, l’arrondissement n’est pas responsable de l’entretien de tous les carrés d’arbre se trouvant sur son territoire.
Avec le Programme d’adoption des carrés d’arbre, dont la gestion a été confiée depuis quelques années à l’Éco-quartier Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, l’arrondissement encourage les citoyens à s’engager dans le verdissement du quartier.
Selon la chargée de projet en mobilisation citoyenne de à l’Éco-quartier MHM, Rosalie Neault, il n’y a pas vraiment de règles strictes établies pour ce programme, tant que les citoyens s’occupent et entretiennent leurs carrés d’arbres sur une base régulière.
Autour de 180 à 190 carrés d’arbre seraient sous la responsabilité des citoyens, selon l’Éco-quartier MHM. L’organisme ne connaît cependant pas le nombre total de carrés d’arbre se trouvant dans l’arrondissement.
Mme Neault ajoute que certains carrés d’arbre ne sont pas propices à l’aménagement, soit parce qu’ils sont trop petits ou parce que l’arbre prend toute la place dans le carré déminéralisé.