Un projet-pilote est en cours à Vaudreuil-Soulanges afin d’offrir aux victimes de violence conjugale l’accès à des ressources d’aide en visitant des commerces de proximité. Nommée «commerces-secours», l’initiative cherchera à se propager davantage dans les prochains mois.
Les commerçants participants sont identifiés par un autocollant apposé à leur porte d’entrée. Ils mettent à la disposition des gens une pièce dans laquelle se trouve un téléphone ainsi qu’un carnet comprenant les ressources d’aide disponibles à proximité.
Les employés de ces « commerces-secours » qui se portent volontaires peuvent suivre une formation sur la violence conjugale et sont identifiés à l’aide d’un macaron. L’ensemble des personnes qui y travaillent sont cependant informées de la participation de leur employeur au programme.
L’organisme Hébergement La Passerelle, qui offre cette formation, fait partie du comité de violence conjugale et d’agressions sexuelles de Vaudreuil-Soulanges. Ce dernier a formé un comité pour trouver une façon d’aider les femmes qui, en raison du confinement, avaient de la difficulté à obtenir de l’aide par téléphone.
«Parfois, le simple fait de téléphoner peut être compliqué pour certaines femmes dont le conjoint vérifie les appels qui entrent et sortent», explique la directrice générale de La Passerelle, Véronique Girard.
Enjeu grandissant
Le problème que représente la violence conjugale s’est amplifié dans les deux dernières années, notamment en raison des mesures de confinement liées à la pandémie.
Lors d’une conférence sur le sujet donnée à l’occasion de la séance publique annuelle du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO), le directeur des programmes en santé mentale et dépendance du CISSSMO, David Gaulin, a fait état de deux phases d’augmentation de la violence conjugale.
«Le confinement a permis aux agresseurs d’avoir un contrôle absolu sur leurs victimes, a-t-il expliqué. Ces dernières avaient beaucoup moins d’occasions de demander de l’aide à un proche.»
Le déconfinement a également eu un impact négatif. «[Il] a donné plus de liberté, ce qui a été vu par certains conjoints comme une perte de contrôle, ce qui a agi comme élément déclencheur du cycle de la violence», a-t-il continué.
L’idée est donc venue d’offrir de l’aide à même les commerces fréquentés au quotidien.
L’initiative vise également les jeunes qui font face à des situations de violence conjugale et qui ne connaissent pas les ressources à leur disposition.
Le projet-pilote, de «commerces-secours» qui est en cours depuis octobre, prévoit de s’étendre un peu partout dans la région, notamment dans Soulanges, où les commerces de proximité se font plus rares.
Conférence
La conférence donnée dans le cadre de la séance publique du CISSSMO a été enregistrée et est disponible sur son site internet. On y traite notamment des types de violence conjugale et des ressources offertes dans la région.