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La communauté déplore le décès de la féministe Gisèle Pomerleau

Gisèle Pomerleau a créé le Centre des femmes de Montréal-Est-Pointe-aux-Trembles en 1995.

Gisèle Pomerleau, la fondatrice du Centre des femmes de Montréal-Est-Pointe-aux-Trembles, est décédée à l’âge de 81 ans. Cette féministe engagée aura marqué sa communauté et la vie de plusieurs femmes ayant croisé son chemin.

La Prairivoise est décédée le 21 décembre durant son sommeil, lors d’un séjour en Floride, «faisant un détour avant d’aller au Paradis», soutient son filleul Claude Desroches. Celui pour qui Gisèle était «comme une mère» explique qu’elle aura passé ses derniers moments en compagnie de son conjoint Ghislain Girard.

Féministe aguerrie, la dame née en 1940 en Gaspésie est déménagée à Montréal en bas âge. Touchant à plusieurs projets, celle qui est allée à «l’école de la vie» avait un talent particulier pour l’écriture et une passion pour l’histoire des femmes, soutient M. Desroches.

C’est en 1995 que Mme Pomerleau a fondé le Centre des femmes de Montréal-Est-Pointe-aux-Trembles. Elle est également une des cofondatrices de la Table de concertation des aînés de Montréal-Est/Pointe-aux-Trembles, et a mis en œuvre plusieurs projets tels le Bal des aînés et le Journal Paroles de Femmes.

Une femme fonceuse

La nouvelle du décès de Mme Pomerleau a été un «choc» pour la directrice du Centre des femmes, Dorette Mekamdjio. Elle déplore avec émotion la perte de celle qui était comme une «maman, une amie», et qui a aidé de nombreuses femmes, dont elle-même, à se sortir de la violence conjugale.

M. Desroches soutient pour sa part que le Centre des femmes a été «une mission de vie» pour cette femme qui «fonçait et n’acceptait jamais un non quand elle avait besoin de sous pour aider» des femmes de tous les horizons.

Soulignant le courage qu’elle a insufflé à plusieurs femmes, la présidente de la Table de concertation des aînés de Pointe-aux-Trembles/Montréal-Est, Louise Croussett, raconte que Mme Pomerleau l’a fortement encouragée dans un moment difficile de sa vie à demander un prêt bancaire qu’elle ne croyait pouvoir obtenir. «Elle m’a dit « si tu es convaincante, que tu es capable de t’affirmer, que tu es une personne vaillante et battante, je ne verrais pas pourquoi ils ne t’encourageraient pas ». J’ai réussi à avoir mon prêt, et j’ai toujours continué à foncer comme ça, après.»

Une femme estimée

Se remémorant avoir rencontré Mme Pomerleau une première fois alors qu’elle était venue parler de féminisme a son école secondaire, la mairesse d’arrondissement Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles, Caroline Bourgeois, s’attriste de cette nouvelle «inattendue». «C’est une femme qui défendait les droits des femmes, qui soutenaient tellement de femmes en situation de vulnérabilité. Elle n’a jamais arrêté».

La députée de Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, salue dans une déclaration écrite le legs «d’une grande dame», «courageuse, déterminée et toujours solide dans ses arguments», qui «avait un pétillant dans les yeux et la voix».

Le député fédéral de La Pointe-de-l’île, Mario Beaulieu, déplore pour sa part la perte «d’une grande militante du milieu communautaire» qui était «de celles qui mènent inlassablement des luttes pour corriger les injustices à l’égard des femmes».

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