Alors que la mairesse Valérie Plante affirme que la balle est dans le camp de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) pour assurer le succès du REM de l’Est, des citoyens de l’est de Montréal demandent au premier ministre François Legault de mettre fin au projet et de retirer le dossier des mains de CDPQ Infra.
Le Collectif en environnement Mercier-Est (CEM-E) tenait mercredi sa troisième rencontre sur le REM de l’Est.
Réunis dans le sous-sol de l’église Saint-François-d’Assise, plus d’une centaine de citoyens ont pu s’informer des développements récents dans ce dossier et exprimer leur opposition au projet de train léger de CDPQ Infra.
Car c’est bien de cela dont il s’agit: peu importe l’option proposée et les bonifications apportées, le Collectif ainsi que plusieurs citoyens présents s’opposent carrément à la réalisation d’un REM dans l’Est et demandent à la mairesse de Montréal de refuser le projet.
«Cessez de quémander une place à la table de négociation de CDPQ Infra. Rejetez le projet du REM de l’Est qui sera nocif pour la Ville de Montréal et le transport collectif» a déclaré le Collectif par voie de communiqué.
Ce projet pharaonesque et coûteux est rejeté par la majorité des populations touchées. Il n’y a aucune acceptabilité sociale.
Daniel Chartier, vice-président du CEM-E
Afin de soutenir sa position, le CEM-E a présenté le témoignage d’une citoyenne de Pierrefonds qui a raconté les nombreux désagréments vécus en lien avec le REM 1.0 dans l’ouest de l’île.
Le président du CEM-E, Raymond Moquin, trouve également odieux «l’attitude du premier ministre Legault de laisser reposer sur les épaules de Mme Plante l’avenir du transport collectif dans l’est de Montréal, alors que c’est lui qui a donné les clés et les pouvoirs à CDPQ Infra».
«[François Legault] a toute l’information entre ses mains pour prendre la décision d’arrêter le projet», a ajouté Raymond Moquin.
Un tramway nommé Désir
«On dit oui à quoi maintenant?», a quant à lui demandé le citoyen Pierre Bélanger, lors de la période d’interventions du public.
«Il faut non seulement dire non au REM, il faut dire oui à quelque chose, a-t-il poursuivi. Parce qu’on a beau s’opposer toute notre vie, il faut aussi être constructifs.»
Le citoyen croit ainsi que le tramway serait la meilleure solution de remplacement au REM de l’Est, une option que privilégie également le CEM-E. Selon ce dernier, cette solution n’implique pas de «tout recommencer à zéro», puisque la Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti québécois (PQ) proposaient déjà de construire un tramway dans l’est de la métropole lors des élections de 2018.
Membre de l’équipe du Parti québécois dans Bourget, François Bérard considère lui aussi que d’autres solutions peuvent être proposées, comme un tramway allant de la Pointe-de-l’Île à la station de métro Honoré-Beaugrand. En revanche, il a dit comprendre la position difficile de la mairesse de Montréal.
Dans le projet actuel du REM, il y a deux branches. L’une d’elles va vers Montréal-Nord et celle-là, ça correspond grosso modo au projet de ligne rose [de Valérie Plante].
François Bérard, membre du Parti québécois
Quoique le tracé ne soit pas le même, les deux projets répondent selon lui à l’objectif de désenclaver Montréal-Nord. François Bérard propose donc que le REM relie l’arrondissement de Montréal-Nord au sud de la métropole, mais qu’il s’arrête à la station de métro Assomption. Cela permettrait d’éviter de défigurer Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et le centre-ville, a-t-il ajouté.
Vincent Marchione, du Comité de Vigilance environnementale de l’Est de Montréal (CVEEM), a de son côté rappelé qu’avec les élections québécoises cet automne, les citoyens auront le gros bout du bâton. «Alors, il faut intensifier la lutte. On a des chances de gagner. Il faut réveiller tous ces politiciens qui vont se présenter aux élections et leur dire que l’Est, ce n’est pas une poubelle», a-t-il déclaré, entraînant les applaudissements des personnes présentes.